Calendrier scolaire rectificatif : la FSU et UNSA éducation parlent de mépris

La FSU et UNSA éducation ont manifesté, ce mercredi, devant le rectorat, pour dire leur désaccord quant au calendrier scolaire révisé. Ils se disent humiliés et dénoncent le mépris de l'administration, envers le travail que les enseignants ont fourni, face aux défis imposé par la crise sanitaire.

Les syndicats opposés au calendrier scolaire rectificatif 2021/2022 ont tenu une conférence de presse, ce mercredi 06 octobre. Il y avait la FSU Guadeloupe (avec l'ensemble de ces syndicats nationaux SNUipp, SNES, SNEP, SNIC, SNUASFP, SNASUB...) et l’UNSA Education. Parmi la centaine d'enseignants présents, devant le rectorat, à Dothémare/Les Abymes, il y avait aussi plusieurs professionnels non syndiqués, qui ont tenu à exprimer leur mal-être, face à ce qu'ils considèrent comme un "manque de considération du travail fournis au quotidien", de la part de l'Académie.

Pour rappel, le 30 septembre, la rectrice a pris la décision de modifier le calendrier scolaire, afin de récupérer les jours de classe manqués, en début d'année. En Guadeloupe, où la quatrième vague de l'épidémie de Covid-19 a été particulièrement virulente et meurtrière, la rentrée scolaire a été repoussée, en septembre (du 6 au 13). Par ailleurs, durant deux semaines, les élèves ont été accompagnés, par leurs enseignants, en distanciel.

"Nous avons travaillé !"

Le rectorat a considéré que ce laps de temps, où les élèves n'ont pas été pris en charge, méritait d'être rattrapé.
Or, les professeurs mobilisés, issus indifféremment du premier et du second degré, attestent qu'ils ont fourni un travail conséquent, sur cette période, d'abord pour préparer cette reprise si particulière, puis pour répondre aux besoins tant des familles que des écoliers, collégiens et lycéens eux-mêmes. Ils ont dû s'adapter aux conditions particulières induites par la crise sanitaire.
Alors, le fait que l'administration leur impose des jours supplémentaires de travail est vécu comme un camouflet.

Parmi les manifestants de ce jour, les mots "humiliation", "mépris" et "absence de reconnaissance" ont souvent été prononcés.

Le personnel s'est battu, je dirai même plus que le rectorat, pour qu'on ait un protocole sanitaire et, ça, dès le mois d'août. Parce que la rectrice ne voulait pas que la rentrée ne se fasse pas le 1er (...).

Gustave Byram, secrétaire général de l'UNSA éducation Guadeloupe

©Guadeloupe

 

Une crispation plus sur la forme que sur le fond

Ce qui pose problème, finalement, à entendre les manifestants, est davantage la manière dont la révision du calendrier scolaire a été instaurée, que le fait que des jours d'école soient rattrapés.

Ca fait des mois et des mois que nous travaillons non-stop (...).

Qu'on vienne me dire maintenant que je ne fais rien... ça pèse lourd dans la balance (...).

Gladys Cabo, enseignante dans le 1er degré, aux Abymes

Gladys Cabo, enseignante ©Lise Dolmare et Rémi Defrance - Guadeloupe La 1ère

C'est une confiance, c'est un lien fort qui a été rompu (...).

Ce qui est en train de se passer, ce n'est rien de plus qu'une forme d'humiliation.

Tony Pioche, le secrétaire général du SNUipp-FSU

Tony Pioche, SNUipp-FSU ©Lise Dolmare et Rémi Defrance - Guadeloupe La 1ère

Autre effet collatéral : les enseignants affectés loin de chez eux, comme par exemple dans les îles du Nord, se plaignent d'être ainsi contraints de passer encore moins de temps avec leurs proches.

Les syndicats mobilisés ont aussi décidé de boycotter le Comité technique qui doit avoir lieu aujourd'hui, pour signifier leur "détermination" aux instances Rectorales.

 

Le SPEG avait voté pour la modification du calendrier scolaire

Pour rappel, le SPEG est le seul syndicat s'étant exprimé en faveur de la réduction des vacances scolaires.
Dans un communiqué titré "Oser penser et agir en Guadeloupéen dans le domaine de l'éducation", les responsables de cette organisation ont expliqué leur position, qui leur a valu d'être pointés du doigt par les autres syndicats.

Le SPEG a préféré agir au lieu de subir 

Extrait du communiqué du SPEG, sur le calendrier scolaire 2021/2022

Le fonctionnement du Conseil académique de l'éducation nationale (CAEN), instance au sein de laquelle la décision de modifier le calendrier scolaire a été prise, est aussi rappelé. Il s'avère que ce Conseil est composé de 66 membres : un tiers d'élus, un tiers de représentants des personnels, un tiers des représentants des "usagers". Mais elle n'est que consultative. Ainsi, est-il précisé, "les propositions de l'administration sont la plupart du temps exécutoires, même en cas d'avis défavorable du CAEN. Donc, de toutes façons, ce rattrapage aurait été inscrit dans le calendrier scolaire".