Santé Publique France vient de publier des données inquiétantes, particulièrement pour les Antilles-Guyane, concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus et la vaccination contre le virus du papillome humain (HPV). Trop peu de personnes y ont recours, en Guadeloupe.
La couverture nationale du dépistage du cancer du col de l'utérus, pour l'ensemble des femmes concernées, soit celles âgées de 25 à 65 ans, est en baisse.
D'où la sonnette d'alarme tirée par Santé publique France, qui a publié, en fin de mois dernier, de nouvelles données, concernant la période 2017-2019, alors que l'élimination de ce cancer est une priorité de santé publique.
L'Outre-mer, dont la Guadeloupe, mauvais élève
En France, 58,2% des femmes de 25 à 65 ans ont été dépistées, contre le cancer du col de l'utérus, entre 2017 et 2019, contre 59,5%, sur la période triennal précédente 2016-2018.
La couverture est particulièrement faible (<45%) dans les départements et région d'Outre-mer, à l'exception de La Réunion.
Ce taux est de 43,3% en Guadeloupe.
Le taux le plus bas est celui relevé en Guyane (38,7%) et le plus élevé, celui du Bas-Rhin (68,1%).
Inscrit dans le Plan cancer, le programme de dépistage organisé, a notamment pour objectifs d'augmenter la couverture du dépistage, pour atteindre les 80%, et de réduire les inégalités d'accès au dépistage.
Un cancer évitable
Il faut savoir que le cancer du col de l'utérus est évitable, grâce à deux interventions efficaces et complémentaires : la vaccination contre le virus du papillome humain (HPV) pour la prévention primaire et le dépistage organisé. En cas de résultat positif, dans le second cas, une prise en charge thérapeutique adéquate est possible.
De quoi sauver bon nombre des 3000 personnes qui contractent la maladie annuellement, au niveau national, dont 79, en moyenne, en Guadeloupe (selon l'Observatoire régional de la santé de Guadeloupe).
Or, 1100 décès évitables sont enregistrés, chaque année, dans le pays ; il y en a 30, par an, dans notre archipel.
L'incidence de ce cancer, en France est de 6,6 pour 100.000 personnes, par an, contre 8,7 dans notre région.
La vaccination est, elle, proposée dès 11 ans, aux filles comme aux garçons, pour prévenir les cancers liés aux infections à HPV (col de l'utérus, anus, etc.) ainsi que d'autres maladie bénignes. L'efficacité de ce vaccin très bien toléré est proche des 100%, chez les jeunes.
Un nouvel outil pour inverser la tendance
Un nouvel outil à destination des professionnels de santé a été élaboré, par Santé publique France, l'Institut national du cancer et la Haute autorité de santé, dans l’optique de changer la donne.
Celui-ci synthétise les modalités pratiques, ainsi que les conduites à tenir, en fonction de l’âge de la femme. Le processus a en effet changé, depuis les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé, sur le dépistage du cancer du col de l’utérus.