Elie Califer, député PS de la 4e circonscription, en Guadeloupe, nouvellement élu a ainsi fait part jeudi matin de sa "profonde déception de constater, qu'une fois de plus, ce gouvernement fait peu de cas" des outre-mer, dans un communiqué.
"Au-delà des belles paroles entendues il y a peu, de la nouvelle considération gouvernementale affichée après le cri de colère exprimé dans les urnes par nos populations, ce nouveau gouvernement conserve bel et bien la même attitude brutale, distante voire indifférente à l'égard de nos territoires", ajoute-t-il en demandant à la Première ministre de "ne pas laisser le ministère des Outre-mer sans capitaine".
Contactée par l'AFP, la ministre des Outre-mer n'avait pas réagi en début d'après-midi.
"Entre rebâtir le lien abîmé avec les Outremer et les lambris de l'Hôtel de Lassay, Madame l'éphémère ministre a manifestement reculé devant l'obstacle. Ce n'était donc pas le plus beau portefeuille" qui soit, a pour sa part ironisé Olivier Nicolas, secrétaire national PS aux Outre-mer, sur les réseaux sociaux.
Mais pour plusieurs autres élus ultra-marins, interrogés par l'AFP, l'heure est plus à la résignation.
"Ce que j'espère c'est que la personne qui viendra après elle appellera les députés ultramarins pour travailler avec eux", a réagi Jiovanny William, le nouveau député de la première circonscription de Martinique.
"Peut-être qu'elle (Yaël Braun-Pivet, NDLR) ne voulait pas vraiment ce ministère-là, que c'est un petit cadeau qui lui a été fait pour la remercier de sa fidélité. Mais quelle que soit la personne qui sera là, on fera avec", a déclaré mercredi Davy Rimane, élu samedi député de la 2nde circonscription de Guyane avec le soutien de La France insoumise.
"Ce potentiel changement à la tête du ministère des Outre-mer est un événement anecdotique, de la politique politicienne", a pour sa part commenté l'autonomiste guyanais Jean-Victor Castor, élu samedi député de la 1ère circonscription de Guyane. "On doit avoir un agenda guyanais. On ne va pas faire fi de l'agenda de l'Assemblée mais on doit avoir notre propre agenda pour bâtir ce rassemblement, cette réconciliation nécessaire au rapport de force dont on a besoin ici en Guyane".