La canne perd du terrain en Guadeloupe

L’Etat renonce a son projet de distinction entre planteurs de cannes. Une discrimination qui avait des conséquences sur la répartition de l’aide à la garantie de prix. Un projet qui avait été rejeté en bloc par les agriculteurs.
Un mois après le lancement de la campagne sucrière, le GIE Canne Guadeloupe a tenu, hier, une conférence de presse pour évoquer l’avenir de la filière. Les groupements de producteurs ont fait le point sur les négociations en cours entre l’Iguacannne et l’Etat. Le volet B de la « convention-canne 2016-2022 est en jeu. En clair, il s’agissait de renégocier, après la fin des quotas sucriers, d’octobre dernier, le montant de « l’aide à la garantie de prix », versée aux planteurs sur chaque tonne de canne vendue aux sucreries.
L’Etat a refusé d’emblée d’augmenter l’enveloppe annuelle, de plus de 20 millions euros. En revanche, il a proposé, à partir de 2019 de diminuer le montant de l’aide pour les agriculteurs pluriactifs, afin de l’augmenter pour les exploitants à temps plein. Un distinguo rejeté en bloc par les planteurs. Lors de la 7ème rencontre le 20 mars dernier, l’Etat a finalement renoncé à ce projet.

Ferdy Créantor, le président du GIE Canne

Le volet B de cette convention canne (donc pour la période 2018-2022) devrait être signé avec l’Etat le 5 avril.

Et alors que les professionnels se penchent sur l’avenir de la filière canne, force est de constater que la sole cannière, c'est-à-dire la replantation est en chute libre. Le volume de cannes attendu cette année, 616 000 tonnes, est en recul de 9 % par rapport à l’an dernier.
Outre les pertes liées à l’ouragan Maria, il faut noter le faible taux de replantations pendant l’inter-campagne. Théoriquement, les parcelles devraient être replantées tous les cinq ans. A peine 1 180 hectares ont été replantés en 2017. Un taux de renouvellement de la sole cannière de 8,5 % seulement, au lieu de 20%. En cause : les pluies, qui ont empêché les travaux, mais aussi les retards cumulés dans le paiement des aides à la replantation.

Thierry Orfèvres, directeur de la SICAMA, membre du GIE