"Chaîne d'hier, briser les chaînes d'aujourd'hui"

.
Le Conseil départemental poursuit son introspection à travers le temps des traces de l'esclavage dans l'aujourd'hui de la Guadeloupe et du monde. Une introspection qu'il fait avec l'aide de chercheurs, de sociologues, de psychologues d'ici et d'ailleurs pour poser un regard et des mots partagés sur un aujourd'hui où ces traces de l'esclavages ne se sont pas dissoutes avec le temps.

Un mois de mai que le Conseil Départemental a voulu aussi riche qu'enrichissant. Mois par excellence de la mémoire puisqu'il réunit à lui seul plusieurs dates importantes de l'histoire de la Guadeloupe au point d'en faire le carrefour de toutes les mémoires.

Et singulièrement, c'est un temps propice pour interroger l'histoire afin de mieux comprendre les mouvements de la société guadeloupéenne post-esclavagiste. 
Ce samedi, c'est avec Olivette Otélé professeure à l'Université de Londres que ces interrogations ont été lancées en présence d'un public venu nombreux à la résidence départementale de Bas du Fort. 

Olivette Otélé

Olivette Otele, une universitaire d'origine camerounaise qui est aussi la première femme noire à occuper une chaire d’histoire en Grande-Bretagne. Elle enseigne aujourd’hui l’histoire coloniale à l’université de Bristol. Spécialiste de l’histoire des peuples d’ascendance africaine, elle s’attache dans ses livres à analyser les liens entre mémoire, colonialisme et géopolitique. 

C'est donc avec elle que "Fô an fami" a voulu se demander si, après les chaînes d'hier il n'y a pas à briser des chaînes aujourd'hui. 

Connue dans ses écrits pour être comme une "passe-muraille"entre le passé et le présent, souvent d'ailleurs pour expliquer les politiques d'aujourd'hui à la lumière des faits du passé, Olivette Otélé était de fait celle qui pouvait le mieux jeter un regard sur les chaînes d'hier dont il faut se souvenir pour mieux s'employer à briser celles d'aujourd'hui.