Après les auditions des 20 et 21 janvier et surtout la menace de voir l'affaire du chlordécone prescrite par la loi, les initiatives se multiplient pour que la cause soit entendue au plus haut niveau de l'Etat, de la pétition et la mobilisation populaire à la proposition de loi parlementaire
C'est un fait acquis avec lequel l'Etat va devoir compter : Le risque de prescription de l'affaire de la pollution au chlordécone des terres guadeloupéennes et martiniquaises ne passe pas. Pire, avant même toute décision juridique en la matière, la mobilisation contre un tel classement se fait de toute part et prend toutes les formes.
Dès la divulgation du risque et l'annonce de la perte de documents sur l'affaire, une pétition est apparue sur les réseaux sociaux afin d'inciter la population à prendre part au débat en refusant un tel classement de l'affaire
Jean-Marie Flower, écologue, Membre de l'association "Vivre"
C'est d'ailleurs pour faire reconnaître ce délit que la CGTG a organisé ce lundi matin une conférence de presse à laquelle elle avait convié tous les mouvements et associations qui luttent dans ce domaine. Le syndicat veut faire monter d'un cran la mobilisation en appelant les Guadeloupéens à une manifestation populaire pour faire entendre une voix conséquente de la population.
Jean-Marie Nomertin secrétaire général de la CGTG
Une action qui s'ajoutera donc à celle que mène personnellement le député Olivier Serva. Mettant à profit sa proximité avec le Président de la République, il a choisi de lui écrire pour le sensibiliser sur l'état d'esprit des Guadeloupéens et des Martiniquais qui n'accepteront pas que l'affaire du chlordécone soit déclarée prescrite par la justice. A cela, s'ajoute la rédaction d'une proposition de loi en ce sens.
Lettre au président de la République d'Olivier Serva
Olivier Serva Député de la Guadeloupe
Une proposition de loi en quatre articles pour obtenir :
- La reconnaissance par la France de l'empoisonnement au chlordécone comme crime contre l'humanité ce qui lui confère une imprescriptibilité. Mais aussi, la reconnaissance du préjudice subi par les populations des collectivités de la Guadeloupe et de la Martinique
- La reconnaissance par le Conseil de l’Europe, les organisations internationales et l’Organisation des Nations unies de ce crime contre l'humanité et la détermination d’une date commune au plan international pour commémorer les victimes de l’empoisonnement massif au chlordécone dans les deux départements
- La mention de cette pollution et cette empoisonnement dans les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en science humaine
Des actions différentes et que tous veulent malgré tout complémentaires pour que cette cause ne soit jamais engloutie par le silence du temps qui passe.