Choléra en Haïti : les autorités craignent une flambée épidémique

Des patients présentant des symptômes du choléra au centre de traitement de Port-au-Prince en Haïti, le 7 octobre 2022.
En Haïti, le nombre de contaminations au choléra continue d'augmenter, selon un nouveau bulletin du ministère de la Santé publique publié, mardi 18 octobre 2022. Une situation qui alimente les craintes d'un nouveau désastre dans ce pays déjà plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire.

Alors qu'Haïti est déjà en proie à une crise humanitaire et sécuritaire, une épidémie de choléra se propage dans le pays.

Selon le dernier bulletin du ministère de la Santé publique, datant de mardi 18 octobre 2022, le nombre de contaminations est en augmentation.

Lundi 17 octobre 2022,  606 cas suspects et 66 confirmés ont été recensés. Soit une hausse de 222 nouveaux cas suspects décomptés entre le 13 et le 17 octobre.

Par ailleurs, 22 décès ont été enregistrés dans des structures médicales.

Pour rappel, entre 2010 et 2019 une épidémie de choléra, introduit par des Casques bleus, avait fait plus de 10.000 morts en Haïti. 

Flambée des cas en prison

À Port-au-Prince,  la prison civile, représente l'un des épicentres de la maladie dans le pays. Et pour cause, selon le ministère haïtien, l'établissement pénitentiaire recense 271 cas suspectés, 12 confirmés et 14 morts. 

Crise sécuritaire 

Le dernier bilan de l'épidémie de choléra survient au lendemain d'une réunion à l'ONU où le Conseil de sécurité a débattu de l'éventuel envoi d'une force internationale en Haïti pour faire face à la crise humanitaire et sécuritaire.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a qualifié d' "absolument cauchemardesque" la situation en Haïti, caractérisée notamment par le blocage du principal terminal pétrolier par les gangs qui ne laissent pas sortir le carburant.

À la tribune des Nations unies, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean Victor Généus, a affirmé avoir "la délicate mission de porter devant le Conseil de sécurité le cri de détresse de tout un peuple qui souffre et de dire à haute et intelligible voix que les Haïtiens et Haïtiennes ne vivent pas, ils survivent".

Par ailleurs, les manifestations exigeant la démission du chef du gouvernement, Ariel Henry, ont repris à Port-au-Prince et dans les régions haïtiennes. Lundi 17 octobre, plusieurs centaines de manifestants ont été dispersées à coup de gaz lacrymogène non loin de l'ambassade des Etats-Unis.