Les communautés d’agglomération de Guadeloupe devront effectuer des contrôles de micropolluants sur les stations d’épuration

Vivre à côté d'une station d'épuration défectueuse
La préfecture de Guadeloupe va appliquer une disposition du code de l’environnement concernant l’assainissement des eaux usées. Une grande campagne de détection des micropolluants en sortie des stations d’épuration
Les communautés d’agglomération des outre-mer et particulièrement de Guadeloupe ont désormais l’obligation de rechercher des micropolluants dans les eaux usées traités par les stations d’épuration.
Le préfet de Guadeloupe a publié des arrêtés qui impose une grande campagne d’analyses. une campagne qui doit durer un an. Elle doit débuter d’ici l’année prochaine. La préfecture a pris un arrêté par communauté de commune ou d’agglomération. La communauté d’agglomération Cap Excellence donne l’exemple, elle se prépare déjà a effectuer ces contrôles en aval des eaux traitées.
Outre les contrôles qui sont actuellement réalisés, les communautés devront rajouter des procédures particulières pour cette campagne d’analyses. Et ces procédures sont strictes.

Ketty Bastareaud-Nelson, directrice expertise technique de la Régie Eau d’Excellence.

POUR ALLER PLUS LOIN : 

Micropolluants : de nouvelles stratégies de détection et d’élimination made in IrsteaÉlimination des micropolluants par les stations d’épuration domestiques

Produits industriels, plastifiants, détergents, hydrocarbures, pesticides, cosmétiques, médicaments, de nombreux polluants issus des activités humaines sont présents à l’état de trace dans les milieux naturels (eaux de surface, eaux souterraines, ou eaux dédiées à la consommation). Les concentrations mesurées sont en général très faibles, excédant rarement quelques dizaines de nanogrammes par litre.
Les risques associés à une exposition chronique à ces substances sont encore largement discutés par les scientifiques. Néanmoins de nombreux travaux montrent qu’à faibles concentrations, certains micropolluants auraient des effets sur le fonctionnement des écosystèmes avec, notamment, des effets observés sur le comportement des organismes aquatiques et la santé humaine.
Les stations d’épuration (STEP) des eaux usées domestiques n’ont pas été conçues pour traiter les micropolluants. Elles sont considérées comme une des principales sources émettrices de micropolluants vers les milieux aquatiques. Aussi, la réglementation incite, depuis 2000, à la réduction des émissions en application des objectifs fixés par la directive cadre sur l’eau (DCE).
Au niveau européen, une liste de substances dites «prioritaires» (dont les rejets sont à réduire) ou «prioritaires dangereuses» (dont les rejets sont à supprimer) a été publiée en 2001, liste mise à jour en 2008 et actuellement en cours de révision.
En complément, au niveau national, une circulaire impose un suivi des émissions d’une centaine de micropolluants pour les STEP de plus de dix mille équivalents habitants. En parallèle, de nombreuses équipes de recherche étudient d’autres micropolluants, substances dites «émergentes», généralement pas encore réglementées (du fait d’un manque de connaissance sur les niveaux d’exposition et/ou sur leur toxicité pour les milieux aquatiques ; ex. : substances pharmaceutiques).

(J.M. Choubert, M. Pomies, C. Miège, S. Martin Ruel, H. Budzinski, et al.. Élimination des micropolluants par les stations d’épuration domestiques. Sciences Eaux and Territoires : la Revue du IRSTEA, IRSTEA, 2012, p. 6 - p. 15.)