Comprendre la crise au Venezuela en trois points

manifestation à Caracas le 26 avril
Depuis 2013, chaque jour ou presque, les incidents et affrontements se poursuivent entre les soutiens du président socialiste vénézuélien Maduro et ceux de l’opposition. Mais que se passe t-il au Venezuela ?
C’est une crise politique et économique sans précédent, le Venezuela s’embrase.
Aujourd’hui encore, des incidents ont éclatés et la mobilisation se poursuit contre le président Maduro dans une ambiance très tendue : 38 morts et des centaines de blessés selon le parquet.  

Cette vague de violences et manifestations s’explique en trois points :

Le Venezuela manque de tout

L’économie du Venezuela est basée en grande partie sur l’exportation du pétrole, une stratégie pensée par l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez.
L’homme mène une politique de redistribution des richesses et d’investissements dans le service public, il nationalise plus de 250 entreprises. Le quotidien économique des Vénézuéliens s'améliore nettement sous ses mandats.
A la mort d'Hugo Chavez en 2013, Nicolas Maduro, un ancien chauffeur de bus, est élu président du Venezuela avec 50,7% des voix. Depuis, sa côte de popularité ne cesse de s'effriter.

Depuis 3 ans, la crise économique est attribuée à la chute du prix du pétrole qui n’a pas résisté à l’effondrement des cours de l’or noir et la mauvaise administration du pays.
Le coût de la vie a fortement augmenté depuis que le prix du baril a chuté.
Cela rend la situation encore plus difficile pour les Vénézuéliens qui connaissent une pénurie alimentaires et dans tous les domaines.
 
Crise économique oui… mais pas seulement
 
Le peuple est dans la rue et considère Maduro comme un dictateur, après que la Cour suprême, institution proche du président s’est octroyée les pouvoirs du parlement.
Une décision perçue comme un « Coup d’Etat » par certains. 48 heures après la Cour suprême a fait machine arrière mais ce changement de position n’a pas calmé l’opposition.

Autre élément Les citoyens vénézuéliens sont de plus en plus fermement opposés au président ce qui a permis à l’opposition de prendre le pouvoir lors des élections législatives de décembre 2015. Ils arrivent à l’assemblée nationale après 17 ans de présence Chaviste, cette configuration crée une situation sans précédent.  
 
Enfin, la tension a atteint son paroxysme quand Nicolas Maduro a annoncé activer le plan Zamora, mardi 18 avril. Il s'agit d'un plan stratégique et opérationnel qui active la défense de la Nation en cas de menaces à l'ordre interne
 
Et maintenant ?

L’opposition s’est lancée dans une procédure de destitution en appliquant le referendum révocatoire prévu par la constitution  vénézuélienne. Pour enclencher le processus, la coalition avait réussi à réunir la signature de plus de 1% des personnes inscrites sur les listes électorales. Mais le Conseil national électoral a suspendu la tenue de ce référendum pour cause de "fraudes".
Cette décision a enterré définitivement la possibilité de provoquer des élections anticipées.
 
Sans nouvelle procédure, Nicolas Maduro achèvera son mandat en 2019, en attendant la communauté internationale a condamné les violences en appelant au retour au calme.
Les manifestations devraient se poursuivre dans les prochains jours, à l'appel de l'opposition.