Les avocats d'Elie Domota, leader du collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), partie prenante du Collectif d'organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire en Guadeloupe, ont annoncé avoir déposé une plainte pour "violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique". Une plainte qui fait suite à son interpellation, le jeudi 30 décembre 2021.
Les raisons de cette plainte
Elie Domota avait été interpellé, sur le rond-point de Petit-Pérou (Les Abymes) et placé en garde à vue, durant un peu plus de trois heures, lors d'une marche militante.
Dans leur plainte, que s'est procurée l'AFP, les avocats d'Elie Domota dénoncent "une agression violente, humiliante et inique de la part des forces de l'ordre". Le document évoque par ailleurs "un traquenard" et le fait que le leader syndical ait été "gazé en plein visage".
"Elie Domota apparaît clairement ciblé par la maréchaussée, il tombe dans un véritable guet-apens, il est bousculé", explique à l'AFP Maître Sarah Aristide, avocate de l'ancien secrétaire général du l'UGTG.
Selon elle, l'homme de 54 ans aurait été "humilié, arrêté arbitrairement" et "s'est vu coincé dans une procédure alors qu'il en était la victime".
Elie Domota poursuivi
Elie Domota est convoqué le 7 avril prochain, devant la justice, pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique sans ITT".
"Nous demandons l'ouverture d'une information judiciaire, pour identifier les uns et les autres, pour voir qui a fait quoi, mettre un nom sur les visages, identifier leur degré de responsabilité, parce que nous sommes persuadés qu'ils n'ont pas agi de façon spontanée et désintéressée dans le climat que l'on connaît", dénonce Me Aristide.
Sur des images d'une chaine privée locale, diffusées sur les réseaux sociaux et supprimées peu de temps après, selon l'AFP, Elie Domota apparaît, le jour de la manifestation, avançant sur la route de Petit-Pérou, avec d'autres manifestants, se saisissant de barrières.
Les images montrent les forces de l'ordre tentant d'arrêter leur avancée, avec des bombes lacrymogènes.
Sur les images qui suivent, des manifestants forcent le passage.
Des vidéos montrent aussi Elie Domota progressant, les bras levés et incitant ces camarades à faire de même, en criant "Nous ne sommes pas armés", en créole.
Puis, il y a l'arrestation, des jets de gaz dans le visage du leader, à la mise des menottes dans son dos, face contre sol, sur le terre-plein central du rond-point.
Une source au sein de la gendarmerie avait alors indiqué à l'AFP que "des jets de pierres" avaient provoqué l'utilisation de gaz lacrymogènes.