"On a souvent besoin d’un plus petit que soi". Ce dicton s’applique parfaitement aux négociations compliquées à la COP 28. Les pays riches peinent à envisager de vivre sans les énergies fossiles. En même temps, de nombreux pays pauvres misent sur les énergies renouvelables.
Quelques exemples montrent que l’humanité pourra se passer, à terme, du pétrole, du gaz et du charbon. La production d’électricité proviendra de plus en plus de l’énergie fournie par le vent, le soleil, de mer et les rivières. Le scepticisme est encore répandu chez les dirigeants politiques et l’élite économique qui dominent le monde, mais les faits sont têtus.
Premier exemple, celui de la Dominique. Le gouvernement de Roosevelt Skerrit a décidé d’en faire "la première nation résiliente au changement climatique". Une notion expliquée par le chef du gouvernement cinq jours après le passage dévastateur de l’ouragan Maria en 2017. Il s’agit de reconstruire la quasi-totalité des infrastructures pour qu’elles résistent à un prochain cyclone meurtrier.
Les énergies fossiles demeurent prépondérantes
Parallèlement, le plastique est banni de la vie quotidienne. En plus, l’île se dote de centrales électriques de nouvelle génération. Mais la Dominique n’est pas le seul laboratoire de la résilience climatique. La Barbade sera le premier pays bénéficiant d'un prêt du Fonds monétaire international au titre du nouveau fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables.
Les 300 millions de dollars attendus permettront au gouvernement de Mia Mottley, la porte-parole des micro-États insulaires la plus écoutée dans les sommets mondiaux, de transformer l’économie du pays qui doit entièrement être basée sur les énergies renouvelables en 2030.
Sur le continent africain aussi, plusieurs pays suivent cette logique. Le pionnier est le Kenya, où 90 % de l’électricité provient de la géothermie, des barrages hydrauliques et des panneaux photovoltaïques. Cela peut paraître anecdotique, mais c’est l’un des rares pays dispensant d'une formation universitaire en justice climatique.
L’Afrique en pointe pour les énergies renouvelables
Un diplôme obtenu par l’un des diplomates de la délégation du Malawi à la COP 28. Son pays est venu défendre l’idée qu’une action climatique panafricaine sera plus efficace que des initiatives étatiques isolées. L’idée fait son chemin, vu qu’une vingtaine de pays africains ont soutenu l’appel mondial à tripler les capacités d’énergies renouvelables et à doubler l’efficacité énergétique d’ici à 2030.
L’un des experts kényans à la COP 28, Mohamed Adow, directeur de l’ONG Power Shift Africa, explique dans une interview au quotidien Le Monde qu’il est impératif que le continent aille plus vite que le reste du monde vers la transition énergétique. Il est prévu que l’Afrique multiplie par cinq, au lieu de trois ailleurs, ses capacités en énergies renouvelables.
En écho, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, se dit convaincue que les énergies renouvelables peuvent produire une énergie propre et locale, assurer l’indépendance énergétique, tout en coûtant moins cher que les énergies fossiles. La prise de conscience qu’il faut changer de mode de production de l’électricité est lente, mais elle est bel et bien certaine.