Course aux subventions : l'enquête administrative disculpe le Tennis club de Dugazon mais suscite la controverse

Les courts de tennis du Dugazon Sporting Club aux Abymes
L’enquête administrative, ordonnée par le préfet de la Guadeloupe, exonère le Tennis Club de Dugazon de toute faute. Mais ses conclusions sont loin de satisfaire les autres parties concernées qui évoquent une "enquête bâclée".

L’enquête administrative a été rondement menée. 2 semaines après le signalement du président de la ligue de tennis de Guadeloupe, le sous-préfet de Pointe-à-Pitre et le directeur régional académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes) ont organisé le 1er octobre une réunion, à la sous-préfecture, avec les seuls responsables du Tennis Club Dugazon. 4 jours plus tard, le préfet de Guadeloupe a transmis au directeur général de l’Agence National du Sport (ANS) les "principales indications qui ressortent de cette enquête administrative".

À défaut d’être considérée comme illégale, la convention signée entre le Tennis Club de Dugazon et celui de Saint-Martin, qui prévoit le reversement de 20% du montant des subventions perçues, est nulle et non avenue, en application du principe d’interdiction de subdélégation de subvention.
Les 2 hauts fonctionnaires en charge de l’enquête estiment néanmoins que la convention n’a pas été mise en œuvre.
Les 1 500 euros versés au club de Dugazon relevant "d’une prestation de service d’accompagnement technique et administratif".
Une sémantique qui résiste mal à la lecture du relevé bancaire au Crédit Mutuel du Tennis club de Saint-Martin pour le mois d’octobre 2023. À la date du 10 courant, les 1 500 euros sont inscrits sous l’intitulé "vir rétro subventions Dugazon".

Dans un courrier en date du 11 octobre 2024, Le président du Tennis Club de Saint-Martin fait part de son étonnement. "Seuls les responsables du club de Dugazon ont été entendus par la commission d’enquête. Ma présence aurait été utile" explique Osé Saint Louis Gabriel.

Un avis largement partagé par le président de la ligue de Tennis, à l’origine du signalement au préfet de la Guadeloupe. "L’enquête administrative a été bâclée tant sur le fond que sur la forme. La convention a bien été activée entre les 2 parties" soutient Christian Forbin. "J’ai donc une nouvelle fois écrit au préfet pour lui faire part de mon étonnement".

Contactée, la préfecture n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.

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