Uniformisation des pratiques, sur les deux pôles de l'UA
Tous les cours et les travaux dirigés (TD) de l'ensemble des unités de formation et de recherche (UFR) des deux pôles de l'Université des Antilles (UA) se dérouleront en distanciel, dès le mardi 3 novembre 2020 et durant trois semaines.La décision a été prise, jeudi 29 octobre 2020, à l'occasion d'une conférence des doyens. Il s'agissait, pour ces derniers, de préciser les mesures d'adaptation, l'UA étant à cheval sur deux territoires, l'un reconfiné (la Martinique) et l'autre non (la Guadeloupe).
Les Doyens ont communiqué en cette fin de semaine, à l'image de Narcisse Zahibo, qui dirige l'UFR des Sciences exactes et naturelles (SEN) :
Cette nouvelle organisation vise à tenir compte des nouvelles mesures de lutte, contre la Covid-19, dictées par le président de la République, le premier ministre, puis les préfets, notamment le reconfinement... qui ne concerne que la Martinique, en Outre-mer.
Alors pourquoi la Guadeloupe est-elle concernée par ce 100% distanciel ?
Nous avons joint Narcisse Zahibo, qui a bien voulu nous donner une explication :
Une mesure de solidarité, donc, de la part de la Guadeloupe.On aurait pu imaginer rester dans le statu quo, c'est à dire comme on fonctionnait avant, tout en respectant, bien évidemment, la distanciation physique et les mesures instaurées dans les salles et amphithéâtres. Mais le président (ndlr : Eustase Janyky) a fait ce choix pour être en harmonie, en concordance avec la Martinique, pour éviter qu'il y ait une disparité entre les étudiants des deux pôles. Il y a des enseignants de la Martinique qui interviennent sur nos enseignements et vice et versa. Et le fait est que, dans l'Hexagone, toutes les universités fonctionnent intégralement en distanciel.
Cours en distanciel : amélioration technique progressive
Seulement voilà : pluiseurs étudiants ayant expérimenté les cours à distance (depuis la rentrée 2020, où des enseignements mixtes étaient proposés : présentiel et distanciel) ont évoqué des difficultés de connexion et sont revenus sur les bancs de l'université.La plateforme eCursus, gérée par la Direction du système d'information et du numérique (DSIN), a montré des signes de faiblesse.
Dès lors qu'il s'agira de supporter la charge de la totalité des enseignements de l'ensemble des filières, il y a donc lieu de s'inquiéter.
Des problèmes connus et reconnus au sein du directoire de l'UA.
L'Université des Antilles a reçu une subvention, afin de doper cet outil. Il est question de doter prochainement les infrastructures de bornes WiFi nouvelle génération.
Par ailleurs, un abonnement professionnel illimité à l'application Zoom (service de messagerie instantanée et de vidéoconférence multiplateforme) est aussi prévu. Mais chaque enseignant ne disposera pas de son propre abonnement.
En attendant, les usagers semblent devoir fonctionner avec les moyens du bord.
Olivier Portecop, à la tête de la DSIN se veut tout de même rassurant :
Quant aux étudiants de Guadeloupe en rupture numérique, ils pourront exceptionnellement de rendre sur site, pour récupérer les cours en version papier. Un service spécifique a donc été prévu à leur intention.Les dernières semaines ont été l'occasion d'observer le comportement des systèmes, pour les améliorer et, surtout, pourvoir à la nécessité d'entièrement basculer sur ces modalités. Donc, nous allons élargir le panel de nos possibilités, renforcer ce que nous avons déjà. C'est en train de se faire. Nous sommes plongés, depuis le premier confinement et encore la rentrée, dans des travaux continus d'amélioration des options prises. Ce, dans l'idée de franchir les caps importants imposés par la Covid et de capitaliser pour l'avenir. Les outils actuels seront amplifiés et nous allons faire appel à des ressources externes, pour pouvoir accueillir la violence de la charge.
L'UA ne pourra pas venir en aide à l'ensemble des étudiants dépourvus de matériel informatique et de connexion Internet. L'université continue de réfléchir à des modalités d'accompagnement des plus en difficultés, mais les aides telles que le prêt de clé 3G et d'ordinateurs, à l'image de ce qui avait été proposé, en mars dernier, seront limitées.