Fatigue intense, essoufflement ou encore troubles cognitifs, les symptômes prolongés de Covid se manifestent au-delà de quatre semaines après la phase aiguë de l'infection et ne peuvent s'expliquer par une autre maladie. Hétérogènes, plus ou moins sévères, ils peuvent fluctuer dans le temps.
Le médecin généraliste au cœur du suivi
Alors que 2 millions de personnes environ souffraient d'une affection post-Covid en France fin 2022, la HAS préconise "une prise en charge pluridisciplinaire et graduée", où le généraliste a une place clef, dans le sillage d'un rapport publié à l'automne par le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).
"La prise en charge des personnes présentant des symptômes prolongés de Covid-19 doit être globale et centrée sur leurs besoins", "engagée rapidement à compter du deuxième mois de persistance des symptômes après le début de l'affection initiale, par le médecin généraliste, à l'occasion d'une consultation longue", selon un communiqué de la HAS.
Selon "la nature des symptômes, leur gravité et leur impact sur la qualité de vie", le médecin généraliste pourra orienter le patient vers d'autres spécialistes, des professionnels paramédicaux, de l'accompagnement psychologique ou social.
Si nécessaire, il pourra aussi orienter le patient vers un centre de compétences Covid-19, ou encore vers une équipe de réadaptation formée aux spécificités du Covid long.
Les ARS sollicitées
La HAS appelle le ministère et les Agences régionales de santé à "déployer ce parcours de soins sur l'ensemble du territoire afin d'en assurer l'équité d'accès".
Elle juge également "souhaitable de créer une base de données nationale permettant un suivi longitudinal des patients" ou de "mettre en place une formation spécifique de l'ensemble des acteurs (médecins, pharmaciens, personnels paramédicaux...)".
Les recommandations pour les enfants et adolescents de moins de 15 ans seront communiquées "ultérieurement".
Début novembre, le Covars estimait que le syndrome post-Covid affectait "plusieurs centaines de milliers" de Français et que la prise en charge restait "insatisfaisante".
Le ministère de la Santé, alors piloté par Aurélien Rousseau, avait assuré de sa mobilisation "pour apporter une réponse adaptée aux besoins des personnes concernées, réduire l'errance médicale, faciliter et harmoniser l'organisation de la prise en charge".