De 186 000 personnes privées d'eau ce mercredi matin, on est descendu à 112 000 après les interventions, a annoncé le Syndicat Mixte de Gestion de l'Eau et de l'Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) cette après-midi. Une crise d'ampleur inédite. Le premier à condamner fermement ces actes de sabotage commis sur les installations du Syndicat Mixte de Gestion de l'Eau et de l'Assainissement de Guadeloupe (SMGEAG) a bien sûr été le préfet de Guadeloupe, Xavier Lefort.
Le préfet a activé le centre opérationnel départemental dès 8h00 afin de gérer la crise et garantir la continuité du service public. Il souhaite que les auteurs de ces actes de malveillance soient identifiés et poursuivis par la Justice.
Préfecture de Guadeloupe
"La Guadeloupe ne peut plus être victime de ces blocages injustifiables"
L'UDE-Medef Guadeloupe a également immédiatement dénoncé cette "nouvelle entrave aux droits fondamentaux des Guadeloupéens et au bon fonctionnement des entreprises, au profit d'intérêts particuliers".
Cette situation a également des conséquences économiques dramatiques. L’eau est indispensable à de nombreux secteurs d’activité tels que l’agroalimentaire, le tourisme, la santé, l’éducation ou encore le BTP. Chaque jour de restriction menace directement l’activité des entreprises et l’emploi de milliers de Guadeloupéens.
Bruno Blandin , président UDE-Medef Guadeloupe
L’UDE-Medef Guadeloupe exige également "le rétablissement immédiat et normal de la distribution de l’eau et appelle les autorités à garantir le respect du droit fondamental des Guadeloupéens à un accès à l’eau potable".
"Un appel à un sursaut collectif"
Si les socialistes de Guadeloupe condamnent les sabotages d'infrastructures qui "ne peuvent être considérés comme des moyens légitimes d'action syndicale", ils lancent "un appel à un sursaut collectif" de la "gouvernance à quatre" du SMGEAG (Etat, Région, Département et intercommunalités).
Dans cette « gouvernance à quatre » qui implique tout le monde, il n’y a en vérité plus d’autorité en dernier ressort et chacun se renvoie la responsabilité de la crise. Un sursaut collectif est indispensable pour que les mots de « responsabilités locales », si souvent martelés dans le débat public, se transforment enfin en actes de « responsabilités locales ».
Olivier Nicolas, premier secrétaire fédéral
" Un réseau vétuste"
L'intersyndicale du SMGEAG de son côté dément toute implication dans "lesdits sabotages" que subit le réseau actuellement.
Nous rappelons que les salariés exercent leur droit de grève, ce qui a un impact sur le réseau vétuste. Cela ne fait que révéler le manque de modernisation des ouvrages que nous n’avons cesser de dénoncer. Que le président et son comité syndical prennent leurs responsabilités et viennent s’asseoir à la table des négociations.
Intersyndicale du SMGEAG
Déjà en mars 2024, des actes de sabotages avaient été soupçonnés sur le feeder de Goyave. Cela avait necessité plusieurs jours de réparation. Les parquets de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre avaient alors ouvert une enquête conjointe pour "destruction aggravée" et "mise en danger de la vie d'autrui", enquête confiée à la gendarmerie.