Précarité et dettes en augmentation
Il ne fait aucun doute que la crise sanitaire a généré de la précarité et du chômage, dans un contexte où, déjà, bon nombre de citoyens peinaient à survivre avec les faibles moyens dont ils disposaient. Plusieurs foyers ont vu leurs revenus baisser, faute d'activité.Ainsi, les loyers impayés sont en forte augmentation, partout en France. Les associations de défense des locataires avaient, en effet, constaté une hausse des cumuls de dettes, après le premier confinement, dans l'Hexagone. S'attendant désormais à des difficultés encore plus importantes, dans les prochains mois, elles demandent un gel des montants de loyers, mais aussi un moratoire sur les expulsions, c'est à dire une suspension des actions en justice et des obligations de paiement.
Consciente de cette réalité, la ministre du logement, Emmanuelle Wargon a, pour sa part, lancé, ce lundi 16 novembre 2020, un "observatoire des impayés", chargé de quantifier ce phénomène.
Durant le premier confinement, le Gouvernement avait soutenu financièrement plus de quatre millions de foyers de France, parmi les plus modestes et dont les difficultés financières avaient été aggravées par la crise liée au coronavirus. Une aide qui avait quelque-peu limité les effets de la pandémie, sur le budget des bénéficiaires.
Nous en parlions dans cet article :
Même constat en Guadeloupe
Le constat est similaire, en Guadeloupe, selon Camille César-Auguste, président de l'union départementale CLVC-971 (Consommation, logement et cadre de vie).Absolument ! Nous avons constaté, dans nos locaux, que les gens ont énormément de difficultés, parce qu'il y en a qui n'ont pas repris leur activité, depuis le confinement. Donc, en l'absence de rentrée d'argent, comment font-ils pour payer ? Même si nous, les associations, avons signé une charte pour aider nos locataires, cela ne résout pas le problème. Les locataires sont à bout. Les gens sont en train de déprimer. Et les impayés ne vont pas tarder à être remontés, chez les bailleurs.
La CLCV-971 demande que des dispositions soient prises, par les bailleurs sociaux principalement, en faveur des locataires.
A son niveau, à l'heure actuelle, l'association fonctionne au cas par cas, pour demander des suspensions de dossiers, au bénéfice des personnes qui s'adressent à elle ; ce, en attendant des jours meilleurs.
La balle est, donc, dans le camp des bailleurs sociaux.
Lors du premier confinement, les bailleurs sociaux avaient joué le jeu. C'est à dire qu'ils faisaient des plans d'apurement, par exemple. Mais à quoi sert un plan d'apurement, si la personne ne peut pas payer ses 300 euros de loyer ? Où elle prend l'argent ?! Je viens d'expédier un mail aux différents bailleurs, pour leur demander quelles seront leurs conditions et s'ils sont d'accords pour faire ce moratoire, avec le mouvement HLM.
Réponse à venir, donc... tout en sachant qu'un bailleur social est aussi une structure économique, qui doit survivre à la crise et assurer les rémunérations de ses employés.