La situation actuelle, de blocage de la Guadeloupe dite "continentale", a de lourdes conséquences sur l’activité économique de l’archipel. Tous les secteurs sont touchés, à commencer par le tourisme.
Alors que la haute saison s’annonçait "copieuse", les annulations pleuvent, depuis une semaine.
Les vacanciers déjà arrivés dans le territoire voient, quant à eux, leur séjour gâché.
Il y a ceux qui renoncent à venir...
Il n'y a pas encore de chiffres précis, mais la tendance est générale, massive et plus qu’inquiétante : grands hôtels, petites structures, gîtes, chambres d’hôtes et loueurs de voitures... tous sont confrontés à un véritable raz-de-marée d’annulations. Assaillis toute la journée au téléphone, les professionnels du secteur touristique tentent, donc, tant bien que mal de limiter la casse.
Le mot d’ordre est : rassurer les clients et, surtout, les convaincre de reporter leur séjour, plutôt que de l’annuler.
Sites internet, centrales de réservation et particuliers, la plupart ont déjà assoupli leurs conditions contractuelles, à cause de la pandémie et proposent des gestes commerciaux, dans le contexte actuel.
Mais, sans visibilité, sur l’évolution de la situation et, donc, sans calendrier de retour au calme, l’exercice est plus que délicat.
Pour l’heure, on ne parle pas encore de catastrophe. Ces derniers jours de novembre ne constituent pas l’enjeu majeur de la haute saison.
Mais pour un secteur très durement affecté, par la crise sanitaire et qui tourne au ralenti, depuis un an et demi, une deuxième année blanche, sans l’apport essentiel des touristes et vacanciers de l’hiver européen, signerait l’arrêt de mort, pour de nombreux acteurs.
Et ceux qui sont déjà là.
Et puis il y a les touristes qui ont déjà posé le pied dans l'archipel guadeloupéen. Ceux-là, en guise de vacances, qu'ils espéraient de rêve, se retrouvent en plein coeur des remous qui secouent le territoire.
Ils sont venus en nombre, découvrir le pays, qui s'était révélé être l'une des destinations préférées des voyageurs, le mois dernier. Les lieux d'accueil avait fait le plein, dès les vacances de la Toussaint.
Mais la grogne a éclaté. Plusieurs axes routiers sont impraticables, voire dangereux. L'insécurité règne. La vie tourne au ralenti ; certains secteurs sont même à l'arrêt.
Le contexte n'est pas propice, donc, pour découvrir les sites pittoresques, la culture, la gastronomie, ni même pour goûter à l'hospitalité locale.
Comment ces visiteurs vivent-ils la situation ?
Certains parlent de vacances gâchées. D'autres tentent de tirer le meilleur parti de leur séjour sur place.
Résignation, colère, déception, mais aussi compréhension, les sentiments sont partagés.
On est un peu bloqué sur l'île à l'endroit où on habite et puis voilà, quoi... A part se promener à pied... C'est tout ce qu'on fait, pour le moment ! Frustrée ! On met des sous dans des vacances qu'on souhaiterait paradisiaques et voilà. On ne fait pas ce qu'on veut.
On est là pour quatre mois. De toutes façons, ce qu'on ne fait pas cette semaine, on le fera la semaine prochaine ou dans 15 jours ! Ça c'est pas un souci.
Les établissements hôteliers, confrontés aux annulations de séjours, peinent de surcroît à assurer le niveau de service habituel :
Le personnel a du mal à rejoindre l'hôtel, puisque les routes sont barrées. Et puis, on a des problèmes d'approvisionnement de denrées alimentaires, de linge... un peu de tout, qui nous empêche de fonctionner normalement.
A (re)voir le reportage de Marie-Lyne Plaisir et Bruno Pansiot-Villon :