D’un déboire à l’autre, Cuba vit ses heures les plus sombres. La population, déjà habituée aux coupures de courant, a vécu son pire black-out, en fin de semaine ; près de la moitié de l’île a été plongée dans le noir, durant plusieurs heures. Le manque de carburant et de pièce, pour l’alimentation et l’entretien des infrastructures, est en cause.
Les autorités locales le reconnaissent : tous les indicateurs sont au rouge, à tel point que l’Etat peine à faire face à ses obligations, à commencer par veiller à ce que les habitants aient de quoi manger.
Les boulangeries d’Etat, où sont vendus les pains subventionnés, sont prises d’assaut. Mais la ration est continuellement revue à la baisse ; elle a récemment été réduite de 80 à 60 g. Cuba ne peut plus payer les fournisseurs de blé. Or, le pays a mensuellement besoin de 3000 tonnes de cette céréale, pour répondre aux besoins locaux. En juillet et en août, seules 1000 tonnes ont pu être achetées, 600 tonnes en septembre.
La pénurie touche bien d’autres produits de base.
L’île n’a pas connu de situation équivalente depuis les années 1990.
Le gouvernement reconnaît une part de responsabilité, liée à des problèmes structurels, en termes de gestion économique notamment. Mais il pointe aussi du doigt les Etats-Unis, accusés d’étouffer le territoire, par son blocus en vigueur depuis 2019.
REPORTAGE/
Rédacteur : Michel Gendre
Images : AFPTV-AP
Monteur : M. Ozier-Lafontaine
Mixeur : J-M Kennenga