D'anciens collaborateurs de Jovenel Moïse pointent du doigt la lenteur de l'enquête sur l'assassinat du président haïtien

Jovenel Moïse, lors de son investiture au Palais national, le 7 février 2017 à Port-au-Prince.
Un peu plus de trois ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse - survenu en juillet 2021 - en Haïti, le groupe politique Résistance Démocratique (RED) exprime son indignation face au manque de progrès dans le dossier. Il appelle à une enquête internationale.

Le 7 juillet 2021, suite à l'assaut de son domicile par un commando lourdement armé, le président d'Haïti, Jovenel Moïse était assassiné. Quarante-deux mois plus tard, souligne la plateforme politique Résistance démocratique, de nombreuses zones d'ombre persistent et les instigateurs de cet acte n'ont pas encore été traduits devant la justice. Un état de fait que regrette RED.

Dans une lettre adressée à Leslie Voltaire, actuel président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), ce collectif regroupant notamment d'anciens collaborateurs de Jovenel Moïse, déplore la lenteur judiciaire et l’inaction des autorités locales, qu’il qualifie d'"affront à la mémoire d’un président démocratiquement élu".

Pour l'organisme, cet assassinat a plongé le pays dans une crise sans précédent et participé à l’effondrement de l’État de droit.

Malgré les arrestations de certains suspects, dont des étrangers jugés aux États-Unis, RED dénonce la liberté dont jouissent encore de nombreux présumés coupables en Haïti. La plateforme va plus loin et accuse des individus "puissants" d'entraver les procédures judiciaires.

Pour RED, la résolution de cette affaire nécessite une intervention extérieure. Ainsi, elle recommande vivement aux autorités haïtiennes à renforcer leur collaboration avec le FBI, déjà impliqué dans cette enquête. Elle appelle aussi la communauté internationale et la société civile à se mobiliser pour exiger la fin de l’impunité.

L’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse, en Haïti, se heurte à des retards à répétition. Le dossier, transféré à la Cour d’appel de Port-au-Prince, a connu un nouveau report, en décembre dernier, lorsque l’une des magistrates désignée pour examiner l’affaire a invoqué des raisons personnelles pour se récuser, retardant encore les audiences.

La plateforme politique Résistance démocratique exige de Leslie Voltaire qu'il prenne des mesures pour soutenir une enquête internationale et accélérer le processus judiciaire. "Ce combat pour la vérité et la justice dépasse la mémoire du président Moïse : il s’agit de garantir que l’État de droit devienne une réalité pour tous les Haïtiens", conclut la plateforme.

Ce courrier intervient au même moment de l'annonce du décès, le 10 janvier, de Wendelle Coq, ancienne juge de la Cour de cassation, recherchée pour son implication présumée dans l’assassinat du président Jovenel Moïse. Elle était en cavale depuis de nombreux mois.