D'ici et ailleurs : les mille vies de Josué Blocus, boxeur devenu policier à Atlanta

D'ici... et ailleurs : Josué Blocus, policier à Atlanta (Géorgie, Etats-Unis) ©Guadeloupe La 1ère
C’est au cœur d'Atlanta, ville des Etats-Unis que vit Josué Blocus. Guadeloupéen originaire de Baillif, il s’y est installé en 1996. Il fait aujourd'hui partie des forces de l'ordre. Mais avant de devenir policier, Josué a eu une carrière singulière, pleine de rebondissements.

Atlanta, capitale de l’État de Géorgie, est une ville d’importance internationale. Célèbre pour avoir accueilli les Jeux olympiques d’été en 1996, elle est également un centre économique dynamique, abritant le siège de nombreuses multinationales telles que UPS, Coca-Cola, CNN et Delta Air Lines.

En plus de son rôle économique, Atlanta est un carrefour mondial de la santé publique avec la présence du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Son aéroport international, l’un des plus fréquentés au monde, témoigne de l’importance stratégique de la ville.

Avec une croissance démographique impressionnante, l’agglomération a vu sa population augmenter de 24 % entre 2000 et 2010, dépassant aujourd’hui les 6 millions d’habitants.

Une belle carrière dans la boxe

Josué Blocus n’a pas toujours porté l’uniforme de la police. Avant de se consacrer à cette vocation, il a été un boxeur professionnel redouté. Entre 1997 et 2010, il a disputé 18 combats, remportant 16 victoires dont 14 par KO.

Sa carrière l’a conduit à affronter ou à côtoyer des légendes du ring telles qu’Evander Holyfield, James Toney et Vladimir Klitschko. "C’était une période très intéressante", se souvient-il.

La boxe lui a non seulement permis de voyager, mais aussi de rencontrer des personnalités influentes. Pourtant, cette carrière florissante n’était pas forcément le destin que Josué envisageait en arrivant à Atlanta.

Des Jeux olympiques à l’amour

En 1996, Josué Blocus représente la France lors des Jeux olympiques d’Atlanta. Ce séjour devait être temporaire, mais il rencontre l’amour dans cette ville du sud des États-Unis et décide finalement de s’y installer. "Je n’avais jamais mis les pieds aux États-Unis avant 1996, mais quelque chose m’a attiré ici", explique-t-il. Devenu professionnel peu de temps après, il finit par poser les gants en 2010 pour entamer une nouvelle carrière.

De la boxe à la police

Après avoir pris sa retraite des rings, Josué a suivi un chemin qui lui semblait naturel : celui des forces de l’ordre. "En France, j’avais déjà travaillé comme policier dans le métro, dans les années 80. Je me suis rendu compte que j’aimais l’ordre et la discipline", raconte-t-il.

En 2007, il réussit à entrer dans la police à Atlanta. Aujourd’hui, il travaille au sein de la section immigration de l’aéroport international, où il contrôle l’identité des passagers entrant dans la ville.

Malgré ses compétences et son expérience, Josué a dû renoncer à ses rêves de rejoindre des agences fédérales comme le FBI ou les Services secrets. "L’inconvénient pour moi, c’était l’âge. Après 38 ans, ils n’embauchent plus", confie-t-il avec une pointe de regret.

Un Guadeloupéen d'Atlanta

Bien qu’il vive désormais à des milliers de kilomètres de sa terre natale, Josué Blocus reste profondément attaché à la Guadeloupe. "Je reste en contact avec ma famille, mes frères et sœurs, mon père", dit-il. Il retourne régulièrement sur son île pour se reconnecter avec ses racines.

Ce qui m’a fait choisir Atlanta, c’est la communauté. Je me suis senti en Guadeloupe ici. C’est la ville de Martin Luther King et des activistes pour les droits civiques.

Josué Blocus

Malgré tout, la nostalgie n’est jamais loin. "La musique, la mer, le compas, le zouk me manquent", avoue-t-il. La Guadeloupe reste pour lui un endroit unique, qu’il chérit profondément.

La Guadeloupe est un beau pays. Il n’y a rien de plus beau que la Guadeloupe : la mer, la nourriture, la famille, l’ambiance.

Josué Blocus

Aujourd’hui, Josué Blocus se considère comme vivant l’American dream, mais il n’oublie jamais ses origines. "Je dis toujours aux gens d’où je viens : Guadeloupe baby", conclut-il dans un grand éclat de rire.