La canne à sucre peut-elle s’adapter au climat de l'Hexagone ? Pour le savoir, une expérimentation est actuellement menée en Corse ou dans l’Hérault. Il s’agit, conformément à l’initiative d’un chercheur du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de Montpellier, d’évaluer ses capacités d’adaptation climatique. Les tests ont d’ores et déjà porté leurs fruits.
À la faveur du changement climatique...
La canne à sucre est essentiellement cultivée dans les Départements et Régions d’Outre-mer (DROM), principalement en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion.
Mais depuis quelques années, elle est aussi développée dans le Sud de la France hexagonale, pour expérimentation. La culture de l’espèce tropicale est rendue possible par le réchauffement climatique.
C’est donc un chercheur du CIRAD qui a eu l’idée de l’importer. Et si elle intéresse autant les chercheurs, c’est parce que la canne-à-sucre présente de multiples avantages.
Une plante qui offre un panel d’avantages
Outre les productions de sucre et de rhum, la canne peut également être employée dans la fabrication de jus de mélasse, d’alcool ménager, ou encore d’éthanol pour le carburant. Sa bagasse peut aussi servir d’isolant. Et puis son exploitation à des bénéfices écologiques intéressants, puisque celle-ci résiste aux cyclones, elle couvre le sol, retient la terre et permet de capter une quantité plus importante de CO2.
En revanche, la canne nécessite une certaine quantité d’eau et craint le gel. Les plans testés dans le Gard n’ont pas tenu, en raison du froid.
L’essai scientifique est mené depuis 2022, en collaboration avec un consortium d’agriculteurs corses. 70 tonnes par hectare de canne ont été récoltées sur l’île de beauté.
Et à Montpellier, le premier rhum issu de ses cultures devrait être embouteillé en 2025.