Réouverture des stations-service et mise en place d'un calendrier pour les négociations annuelles obligatoires

Station service à Grand-Camp, aux Abymes, bloquée en raison d'une grève ce jeudi 2 mai 2024
Après la mobilisation du syndicat des travailleurs des produits pétroliers de Guadeloupe et le blocage de nombreuses stations-service, ce jeudi 2 mai, l'ouverture des négociations annuelles obligatoires se profile. Un calendrier devrait être mis en place dans les prochains jours.

Plus de 50 stations-service étaient fermées ce matin, selon Luc Rubens, secrétaire générale du syndicat des travailleurs des produits pétroliers de Guadeloupe. L’organisation réclamait l'ouverture immédiate des négociations annuelles obligatoires.

Face à cette demande, l'Organisation Professionnelle des Gérants de Stations Services (OPGSS) disait "oui" mais seulement si l’Etat donnait son feu vert à l’augmentation des marges, pour compenser la hausse des charges salariales. C'est en début d'après-midi que le STPPG a annoncé la mise en place d'un calendrier pour les NAO, dès lundi 6 mai, avec le syndicat des gérants. 

Luc Rubens s'est félicité des avancées.

Le syndicat des gérants dans l'attente

Patrick Collé, président du syndicat des gérants de stations-service, ce matin estimait que ce conflit pouvait trouver une issue rapidement. Il attendait une "réponse définitive" de la préfecture. S'il "souhaite entre en négociation", il indiquait toutefois n'avoir pas reçu de plateforme de revendications. 

Une plateforme de 9 revendications

La plateforme de revendications du syndicat compte neuf points. Elle porte essentiellement sur les conditions de travail et de rémunération. Des demandes communiquées en début d’année, mais non considérées par les gérants, à l’issue de deux réunions, dénonce le STPPG.

Les agents réclament une augmentation de salaire de 6%, du montant des tickets-restaurants (passage à 9€), de la prime d’ancienneté (celle-ci est pour l’heure figée), de la prime de transport de 10€, la mise en place d'un fond pour les retraites, une révision de la convention collective, l’arrêt du recours à des autoentrepreneurs, sécurisation des pompistes (par des ralentisseurs par exemple) et, afin d’éviter les braquages et les erreurs de caisse, la mise en place de coffres compulsifs.

Guerre des syndicats

Cette opération de force du STPPG laisse entrevoir un désaccord entre deux syndicats de travailleurs de produits pétroliers.

Car, le nouveau syndicat, créé en août 2021 par l’ancien dirigeant de l’UTPP-UGTG, Luc Rubens se dit majoritaire. Ce que réfute Michéler Dorsaint, le secrétaire général par intérim de l’Union des travailleurs des produits pétroliers, pour qui cette organisation n’est pas représentative.

Dans un communiqué, la filière pétrolière de UGTG demande l'ouverture de ces négociations annuelles obligatoires, l'application de l'accord Bino et exige une baisse des carburants.

Pour Luc Rubens, la meilleure preuve du poids du syndicat STPPG est sur le terrain. En effet, plus de 50% des stations-service de l'archipel ont été bloquées, ce matin, par les grévistes.

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