Les auteurs et écrivains s’accordent à dire que Maryse Condé aura brillamment contribué à l’aura de la littérature francophone. À travers ses écrits, Elle a aussi éclairé le monde sur la condition des personnes soumises au colonialisme, ainsi que sur la diaspora Noire. La Guadeloupe, l’Afrique et les autres terres qu’elle a foulées ont aussi été dévoilées, par le biais de son regard incisif et de son parcours torturé.
Maryse Condé, décédée dans la nuit du 1er au 2 avril 2024, est l’objet de leur admiration, de leur respect et, pour certains, de leur gratitude.
Les hommages pleuvent. La tristesse est grande, dans le monde où l’écrivaine s’est fait une belle place.
Ce mardi matin, sur l’antenne radio de Guadeloupe la 1ère, Gisèle Pineau, autre femme de Lettres guadeloupéenne, a dit sa profonde tristesse face à la perte de celle qui a été tel un guide pour elle.
C’est une immense peine aujourd’hui, c’est une grande désolation. Je me souviens de cette femme rebelle, avec cette personnalité très très forte, avec ce regard perçant. Elle m’impressionnait, mais elle m’a aidée quand j’étais une toute jeune écrivaine (...). Maryse Condé ne mâchait pas ses mots, mais elle était dans une cohérence avec elle-même, avec son histoire, avec l’histoire de son pays, avec l’histoire tourmentée aussi qu’elle a eu avec son pays. Donc, dans ses livres, elle racontait la Guadeloupe d’hier, d’aujourd’hui, la Guadeloupe reliée à l’Afrique, la Guadeloupe reliée à la France, la Guadeloupe, avec des personnages qui se battaient, qui étaient faibles parfois et qui étaient forts (...).
Gisèle Pineau, écrivaine [interrogée par Peggy Robert]
L’écrivain et poète guadeloupéen Ernest Pépin s’est dit effondré, car c’est « une grande amie » qu’il a perdue aujourd’hui. Son œuvre visait, selon lui, "à faire avancer son pays", la Guadeloupe "dans un certain sens".
Pour moi, c’était un monument ! Elle écrivait d’abord en Maryse Condé. Elle ne s’est jamais prêtée aux modes passagères, mais elle voulait inventer son écriture personnelle, faite de vérités et de révoltes. C’est ce qui m’intéresse beaucoup (...). Elle a frayé des chemins, parce que son œuvre est gigantesque. Elle a écrit beaucoup, donc elle a touché à différents chemins de l’art littéraire et, par conséquent, on peut trouver de Maryse Condé tout ce que l’on veut. Il suffit de lire ses livres, abondants, féconds, riches (...).
Ernest Pépin, écrivain et poète [interrogé par François-Joseph Ousselin]
Autre voix qui se fait entendre pour rendre hommage à Maryse Condé : celle de l’écrivain marie-galantais Alain Rutil. Son œuvre a de quoi inspirer les jeunes générations d’auteur, affirme-t-il.
C’est une littérature qui a dépassé toutes les frontières, des langues, des cultures, des civilisations, etc. (...) J’estime qu’elle n’est pas assez lue dans son propre pays, mais les gens qui l’ont lue (on peut être pour ou contre, ça, ce n’est pas le sujet), les gens de son pays, commencent à l’étudier, à mieux la comprendre (...)
Alain Rutil, écrivain
Daniel Maximin, écrivain et poète, était le fil rouge de l'édition spéciale produite par Outre-mer la 1ère, ce mardi, en hommage à maryse Condé.
Les réseaux sociaux sont aussi un lieu d’expression pour dire à la planète que cette perte est grande, mais que le don de ses œuvres nous console.
Repose en paix Maryse. Mais nous sommes nombreux à choisir de te garder auprès de nous, un livre à la main.