Le pôle d’innovation Synergîles est un organisme spécialisé dans la transition énergétique et écologique. Il rassemble les acteurs techniques, scientifiques et institutionnels en charge de la question des déchets, en Guadeloupe. Il assure également la coordination administrative de l’Observatoire régional des déchets et de l’économie circulaire (ORDEC).
Après les avoir scrutés et y avoir consacré un lourd rapport, Synergîle a présenté, Jeudi 12 janvier 2023, les chiffres clés des déchets. Il en ressort qu’en 2021, le volume de déchets collectés dans le territoire est en hausse, alors que l’activité au sein des filières de valorisation peut être largement augmentée.
Pour renforcer le maillage des déchèteries, localement, un nouvel équipement verra le jour, à Petit-Bourg, d’ici la fin de l’année 2023.
Les chiffres clés des déchets 2020-2021
578 kilos de déchets par habitant ; c’est le chiffre à retenir pour l’année 2021, en Guadeloupe, concernant les déchets ménagers et assimilés (DMA). Il est en hausse de 4,84%, par rapport à l’année précédente.
En tout, plus de 222.000 tonnes de déchets ont été collectés dans l’archipel, l’année dernière, sans compter les déchets particuliers. Tous les marqueurs, comparés à ceux de 2020, sont en augmentation.
Ainsi, qui dit plus de déchets, dit aussi qu’il y a une nécessité plus grande de les traiter, de les valoriser.
Les tonnages relevés dans les onze déchetteries du territoire démontrent que le recours à ces sites est une pratique se normalise peu à peu localement. Cette année, ce sont plus de 37.000 tonnes de déchets qui ont été collectés dans ces lieux. Si le tri semble faire son chemin dans la tête des Guadeloupéens, reste que d’autres filières de traitement doivent être mises en place.
En effet, en 2021, 62% des tonnages sont toujours enfouis. Seuls 26% des déchets sont valorisés sur place, essentiellement en déchets verts ou en bio-déchets. Le reste est exporté vers l’Hexagone, soit environ 14%.
L’enfouissement des déchets représente ainsi un volume de près de 168.000 tonnes, en Guadeloupe. C’est beaucoup. Dans les années qui viennent, il sera nécessaire et incontournable de mettre en place d’autres filières de traitement, notamment pour les déchets industriels ou dangereux.
Les filières existantes en Guadeloupe
S’il existe différentes filières, pour le traitement et/ou la valorisation des déchets, dans le territoire, c’est parce qu’il existe différentes catégories de déchets.
Il y a les déchets ménagers et assimilés (DMA), qui peuvent être absorbés en collecte, par les déchetteries, mais il faudrait davantage de ce type d’infrastructures.
Il y a ensuite les déchets d’activités économiques (DAE). Sur le principe du pollueur-Payeur, les entreprises ou administrations ont l’obligation, selon le code de l’environnement, d’organiser la gestion de leurs déchets ; parmi ces derniers, on retrouve des déchets non dangereux (papier, bois, métaux) et des produits dangereux, tels que les solvants, qui doivent aussi être traités. Au total, près de 98.000 tonnes de ces déchets d’activités économique ont été collectés, en 2021 et valorisés, pour les trois quart, en matière ou en organique.
Et puis il y a tout le reste, les pneumatiques, les piles, les médicaments, les produits chimiques ou phytosanitaires. Le tout a été traité dans des filières à responsabilités élargies. L’année dernière, plus de 17.000 tonnes de ces déchets ont été collectés.
Bientôt une déchèterie à Petit-Bourg
Une symbolique première pierre de la déchèterie de Petit-Bourg a été posée à la section Roujol, ce jeudi 12 janvier 2023, en présence du président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus, du président de la Communauté d’agglomération du Nord Basse-Terre, Guy Losbar et du maire de la ville, David Nébor, notamment.
Cette infrastructure, dont le montant global s’élève à plus de 3,7 millions euros, sera opérationnelle d’ici fin novembre 2023, au plus tard.
Elle est vouée à devenir la plus importante déchèterie du Nord Basse-Terre. Elle sera en capacité d’accueillir les déchets volumineux (ameublement, ferraille, tout-venant, déchets verts, gravats, cartons), les équipements électriques et électroniques, les emballages ménagers (verre, emballages ménager recyclable), les déchets ménagers spéciaux (DMS = produits dangereux), un espace « donnerie » pour les dépôts d’objets utilisables.
Parmi les équipements prévus, il y aura un broyeur de déchets verts et un compacteur mobile.