Alors qu'Edouard Philippe doit annoncer son plan de déconfinement, la CTAP s'est réunie hier pour faire le point sur la rentrée le 11 mai. Le recteur et l'ARS y étaient invités. Les élus sont quasi-unanimes à considérer que les conditions de sécurité sanitaire ne seront pas réunies.
30 maires ont répondu présents à cette conférence territoriale de l'action publique, qui s'est déroulée en visioconférence. Et dès le début de la réunion, Ary Chalus donne le la : "Ne prenons pas n'importe quelle décision pour qu'on ne puisse pas dire qu'on a mis la vie des gens en danger". Un peu plus tard, il fera la comparaison avec le scandale du Chlordécone. Le ton était donc donné.
Et quand Josette Borel Lincertin prend la parole, il n'y a aucune dissonance avec le président de Région. Selon la présidente du Conseil départemental, "prévoir une rentrée dans le contexte d’une crise sanitaire qui n’est pas derrière nous est un sacré défi, lourd de conséquences potentielles. Nous devons la préparer alors que le personnel est confiné. Le confinement sans fin n'est pas acceptable. Il y a un besoin d'école. Mais il y a des conditions à remplir pour que cet objectif soit tenu sans risques."
le dilemme social, "les gens ont faim", comme nous l'avons entendu dire par Edouard Philippe lors de sa conférence de presse, la semaine dernière, et l'augmentation des violences. Cet indicateur est au rouge, selon Philippe Gustin. Il tire la sonnette d'alarme : les violences intra familiales ont augmenté de 25 % en zone police par rapport à l'année dernière et les violences conjugales de 29% en zone gendarmerie
Le recteur lui alerte sur le décrochage scolaire. Alors que le pourcentage des non répondants est de 5% au niveau national, en Guadeloupe, il est de 8% dans les lycées, 12% dans les collèges et de 19% dans le premier degré, selon Moustafa Fourar, qui ajoute que 11000 élèves sont en situation de décrochage majoritaires dans les zones d’éducation prioritaire (REP et REP +) et dans les lycées professionnels. C'est à eux que s'adresse prioritairement cette reprise. La priorité devra être donnée aux élèves les plus fragiles. Il a insisté sur le fait que la rentrée sera progressive. Une rentrée qui devrait s'effectuer le 11 pour les enseignants, à partir du 12 pour les élèves.
De son côté, Valérie Denux a indiqué que l'épidémie semblait très fortement ralentie en Guadeloupe, mais qu'il reste potentiellement peut-être en circulation. Le masque était désormais l'outil essentiel du déconfinement.
Un outil essentiel que les collectivités ne pourront fournir à tous leurs personnels, alors qu'elles font face à des baisses de leurs recettes, notamment de la principale d'entre elles, l'octroi de mer. Les maires se disent conscient de la nécessité de l’instruction pour les enfants, mais évoquent le manque de moyens et des conditions de sécurité sanitaires non réunies pour une reprise le 11 mai.
Guy Losbar, le maire de Petit-Bourg attire l’attention sur le fait que de septembre 2019 à septembre 2020, les élèves de Guadeloupe n’auront pas été à l’école pendant 8 mois. « Faisons au mieux pour que les mesures soient respectées plutôt que de focaliser sur une date »
Mais comment demander aux personnels de désinfecter l'intégralité des établissements plusieurs fois par jour, sans augmentation de leurs heures de travail?
Comment désinfecter et dératiser l'intégralité des établissements scolaires avant le 11 mai, et les entreprises seront-elles opérationnelles et pour toutes les communes en même temps, demande Marie-Luce Penchard, la maire de Basse-Terre.
Les maires de Bouillante et Pointe-Noire, ont fait savoir au recteurs que les conditions sanitaires n'étaient pas réunies et qu'ils ne pensaient pouvoir être prêts. Une réunion avec les élus, et une partie du personnel de Pointe-Noire doit avoir lieu le 29.
Elie Califer, le maire de Saint-Claude, s'exprimant également au nom de la maire de Deshaies, Jeanny Marc a déclaré que le préalable est la situation sanitaire. "Dès qu'on ouvrira les écoles on aura un pic et il faut qu'on soit sûr qu'on pourra y faire face". "Nous allons évaluer le coût de tout cela et voir qui pourra nous aider; Avec Jeanny Marc, nous allons travailler pour une ouverture le 11 mai, mais cela paraît compliqué.
Parmi les 8 communes citées par le recteur, seules Terre de Bas et la Désirade, peuvent envisager de reprendre. A Marie-Galante, pour la maire de Grand-Bourg, et présidente de la communauté des communes, Maryse Etzol, il est « hors de question » de rouvrir les écoles le 11 mai. « Nous ne sacrifierons pas nos enfants, le personnel, les parents pour l’économie ».
Baillif peut envisager de rouvrir les CP et les CM2, mais elle évoque l’insuffisance des équipements de sécurité pour la restauration scolaire.
Le maire de Pointe-Noire convoque une réunion avec les élus et les personnels de sa commune le 29, mais pour lui non plus, les conditions ne sont pas réunies pour une reprise le 11 mai.
Les présidents des collectivités régionales et départementales se disent favorables à une reprise en septembre et la possibilité de cours de rattrapage pour les plus défavorisé durant les mois de juillet et août, ainsi que des distributions de tablettes et des connexion internet gratuites, mesures déjà mises en place. Josette Borel Lincertin évoquent une reprise la dernière semaine d’août.
Les élus se sont donnés rendez-vous le 4 mai pour arrêter leur décision.
Et quand Josette Borel Lincertin prend la parole, il n'y a aucune dissonance avec le président de Région. Selon la présidente du Conseil départemental, "prévoir une rentrée dans le contexte d’une crise sanitaire qui n’est pas derrière nous est un sacré défi, lourd de conséquences potentielles. Nous devons la préparer alors que le personnel est confiné. Le confinement sans fin n'est pas acceptable. Il y a un besoin d'école. Mais il y a des conditions à remplir pour que cet objectif soit tenu sans risques."
"Les violences intra familiales ont augmenté de 25%"
Philippe Gustin précise alors que « le 11 mai sera la fin du confinement actuel, pas le début du déconfinement ». Au delà des risques sanitaire et pédagogique, le préfet a déclaré être face à deux autres dilemmes :le dilemme social, "les gens ont faim", comme nous l'avons entendu dire par Edouard Philippe lors de sa conférence de presse, la semaine dernière, et l'augmentation des violences. Cet indicateur est au rouge, selon Philippe Gustin. Il tire la sonnette d'alarme : les violences intra familiales ont augmenté de 25 % en zone police par rapport à l'année dernière et les violences conjugales de 29% en zone gendarmerie
« Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu éviter les décrochages »
Le recteur lui alerte sur le décrochage scolaire. Alors que le pourcentage des non répondants est de 5% au niveau national, en Guadeloupe, il est de 8% dans les lycées, 12% dans les collèges et de 19% dans le premier degré, selon Moustafa Fourar, qui ajoute que 11000 élèves sont en situation de décrochage majoritaires dans les zones d’éducation prioritaire (REP et REP +) et dans les lycées professionnels. C'est à eux que s'adresse prioritairement cette reprise. La priorité devra être donnée aux élèves les plus fragiles. Il a insisté sur le fait que la rentrée sera progressive. Une rentrée qui devrait s'effectuer le 11 pour les enseignants, à partir du 12 pour les élèves."8 communes peuvent accueillir l'intégralité des élèves le 11 mai"
Selon le recteur, 8 communes de la Guadeloupe ont en moyenne entre 7,5 et 15,5 élèves par classe. Il s'agit des communes de Bouillante, Pointe-Noire, Anse-Bertrand, Baillif, Capesterre de Marie-Galante, Grand-Bourg, et la Désirade. Selon Mostafa Fourar, ces communes pourront accueillir l'intégralité des élèves à partir du 11 mai. Par ailleurs dans toutes les écoles qui disposent d'espaces supplémentaires, l'académie est en capacité de rajouter des enseignants pour réduire le nombre d'élève par classe. Pour les autres écoles, il est possible de mettre en place des apprentissages par demi-journée pour limiter à 12 le nombre maximum d'élèves par classe.2 masques par jour distribués au personnels de l'Education nationale et aux collégiens et lycéens
Le Ministère de l'Education nationale fournira deux masques par jour de travail aux personnels, ainsi qu'aux collégiens et aux lycéens. Le recteur n'a pas précisé combien, ni si tous les élèves pourront avoir des masques. Pour les élèves du primaire, il n'est pas envisagé de fournir de masques aux enfants pour le moment. Mostafa Fourar indique qu'il ne pourra leur en fournir qu'en septembre.De son côté, Valérie Denux a indiqué que l'épidémie semblait très fortement ralentie en Guadeloupe, mais qu'il reste potentiellement peut-être en circulation. Le masque était désormais l'outil essentiel du déconfinement.
Manque de moyens et des conditions sanitaires non réunies pour les élus de Guadeloupe
Un outil essentiel que les collectivités ne pourront fournir à tous leurs personnels, alors qu'elles font face à des baisses de leurs recettes, notamment de la principale d'entre elles, l'octroi de mer. Les maires se disent conscient de la nécessité de l’instruction pour les enfants, mais évoquent le manque de moyens et des conditions de sécurité sanitaires non réunies pour une reprise le 11 mai.Guy Losbar, le maire de Petit-Bourg attire l’attention sur le fait que de septembre 2019 à septembre 2020, les élèves de Guadeloupe n’auront pas été à l’école pendant 8 mois. « Faisons au mieux pour que les mesures soient respectées plutôt que de focaliser sur une date »
Mais comment demander aux personnels de désinfecter l'intégralité des établissements plusieurs fois par jour, sans augmentation de leurs heures de travail?
Comment désinfecter et dératiser l'intégralité des établissements scolaires avant le 11 mai, et les entreprises seront-elles opérationnelles et pour toutes les communes en même temps, demande Marie-Luce Penchard, la maire de Basse-Terre.
"97% des parents de Marie-Galante affirment qu'ils n'enverront pas leurs enfants à l'école"
Jacques Cornano, le maire de Saint-Louis, s'exprimant au nom des trois maires a indiqué que 97% des parents de Marie-Galante affirment qu'ils n'enverront pas leurs enfants à l'école. Pour les enfants en difficulté, les maires de Marie-Galante distribueront des tablettes et des ordinateurs.Les maires de Bouillante et Pointe-Noire, ont fait savoir au recteurs que les conditions sanitaires n'étaient pas réunies et qu'ils ne pensaient pouvoir être prêts. Une réunion avec les élus, et une partie du personnel de Pointe-Noire doit avoir lieu le 29.
Elie Califer, le maire de Saint-Claude, s'exprimant également au nom de la maire de Deshaies, Jeanny Marc a déclaré que le préalable est la situation sanitaire. "Dès qu'on ouvrira les écoles on aura un pic et il faut qu'on soit sûr qu'on pourra y faire face". "Nous allons évaluer le coût de tout cela et voir qui pourra nous aider; Avec Jeanny Marc, nous allons travailler pour une ouverture le 11 mai, mais cela paraît compliqué.
Parmi les 8 communes citées par le recteur, seules Terre de Bas et la Désirade, peuvent envisager de reprendre. A Marie-Galante, pour la maire de Grand-Bourg, et présidente de la communauté des communes, Maryse Etzol, il est « hors de question » de rouvrir les écoles le 11 mai. « Nous ne sacrifierons pas nos enfants, le personnel, les parents pour l’économie ».
Baillif peut envisager de rouvrir les CP et les CM2, mais elle évoque l’insuffisance des équipements de sécurité pour la restauration scolaire.
« Mon personnel me dit vous nous envoyez à l’abattoir ».
A Bouillante, l’une des communes les plus touchées par le virus, Thierry Abelli explique qu’il « ne voit pas comment il pourra organiser la désinfection des écoles plusieurs fois par jour sans visibilité sur les moyens de dépistage et de sécurité. « Mon personnel me dit vous nous envoyez à l’abattoir ».Le maire de Pointe-Noire convoque une réunion avec les élus et les personnels de sa commune le 29, mais pour lui non plus, les conditions ne sont pas réunies pour une reprise le 11 mai.
Une rentrée qui ne peut être que partielle et différenciée entre les communes pour Christian Baptiste
Selon Christian Baptiste, il ne peut y avoir qu’une rentrée partielle, différenciée entre les communes et qu’il faut laisser à l’Education nationale le soin de déterminer quels sont les élèves prioritaires. « Comment faire attention à ne pas laisser les enfants défavorisés sans instruction étant entendu pour nous élus, que les conditions de sécurité sanitaire ne sont pas réunies ? Il pose la question du manque de moyens.
Les élus favorables à un report de la rentrée la dernière semaine d'août
Les présidents des collectivités régionales et départementales se disent favorables à une reprise en septembre et la possibilité de cours de rattrapage pour les plus défavorisé durant les mois de juillet et août, ainsi que des distributions de tablettes et des connexion internet gratuites, mesures déjà mises en place. Josette Borel Lincertin évoquent une reprise la dernière semaine d’août.Les élus se sont donnés rendez-vous le 4 mai pour arrêter leur décision.