C'est une rencontre, un moment fabriqué de toutes pièces qui donnera naissance à un déjeuner auquel ils ne s'attendaient pas. Ils ne se connaissaient pas et ont partagé un moment agréable.
À table dans ce restaurant des Abymes, six convives. Trois diabétiques de type 1, Larissa Daubin, Robin Racassin et Thérésa Rousseau et 3 non-diabétiques, l'animateur radio Dimitri Dahomé, les artistes Niko et Joëlle Ursull.
Les discussions vont bon train. Anecdotes, informations, questions fusent... Larissa, Robin et Thérésa n'hésitent pas à répondre aux questions, à livrer anecdotes et informations.
L’objectif est de briser les tabous et d’éclaircir les idées reçues sur le diabète, autour d'un moment convivial et instructif.
Mais aussi de rappeler l’importante prévalence de la maladie en Guadeloupe : celle-ci concerne près de 12% de la population localement, soit deux fois plus que dans l’Hexagone. Cette maladie silencieuse est en progression constante : elle gagne du terrain à l’international, y compris dans l'Hexagone et en Guadeloupe.
C’est d'ailleurs l’une des pathologies les plus répandues dans l’archipel.
Pour Fabrice Troupé, chef de projet numérique, et initiateur de l'émission, les objectifs sont multiples :
- Favoriser le dialogue entre les diabétiques et les non-diabétiques
- Sensibiliser le grand public à la réalité du diabète
- Démystifier la maladie et réduire la stigmatisation
- Promouvoir des habitudes alimentaires saines et inclusives.
Tout savoir sur le diabète
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang, appelé hyperglycémie.
L’hyperglycémie prolongée du diabète expose à différentes complications.
Le diabète de type 2 est le plus fréquent (plus de 90%) et en forte progression dans le monde entier. Cette progression est liée à l’évolution des modes de vie, surtout l’alimentation et l’activité physique. Le diabète type 2 est largement accessible à la prévention.
En France, en 2022, plus de 4,3 millions de personnes diabétiques sont identifiées par l’assurance maladie.
Le diabète de type 2, le plus fréquent (plus de 90%), est lié à une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline, une hormone du pancréas qui a pour rôle de faciliter la pénétration du glucose dans les cellules. Cela génère une demande accrue en insuline, et les cellules du pancréas en produisent davantage, pouvant aller jusqu’à épuisement.
Le diabète type 2 apparaît généralement après 40 ans, sa fréquence augmente avec l’âge. Il peut être méconnu pendant plusieurs années.
Le diabète de type 2 est lié à l’évolution des modes de vie, surtout alimentation trop riche ou déséquilibrée (graisses et sucres) et manque d’activité physique, ou encore les troubles du sommeil. Il est associé au surpoids et à l’obésité.
Il peut exister une prédisposition génétique de sensibilité au diabète de type 2 et, probablement, d’autres facteurs environnementaux. Les populations en vulnérabilité sociale sont davantage exposées au risque de diabète.
Les personnes atteintes de diabète de type 2 peuvent initialement gérer leur maladie par l’activité physique et la modification de leur alimentation. Dans ses recommandations de bonnes pratiques, la haute autorité de santé (HAS) positionne en première intention les thérapeutiques non médicamenteuses contribuant à ces objectifs, préalables à un éventuel traitement médicamenteux. Ces modifications du mode de vie doivent être maintenues dans le temps.
Le diabète gestationnel apparaît chez certaines femmes durant la grossesse et disparaît après l’accouchement. Il accroît le risque de complications à la naissance, et le risque de développer ultérieurement un diabète de type 2. Comme le diabète type 2, il est lié à l’obésité, à l’âge, à l’alimentation et à l’activité physique.
Le diabète de type 1 représente 6% des cas de diabète. Il apparaît en général dans l’enfance ou l’adolescence, détecté par des symptômes d’alerte. Il est dû à la destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline ; les causes sont objet de recherches.
Le diabète de type 1 réclame un traitement à vie par injections d’insuline, une autosurveillance rapprochée de la glycémie et une attention à son alimentation.
On ne connaît pas encore de moyen de prévenir le diabète de type 1. Mais on peut réduire le risque de complications et améliorer la qualité de vie.
Deux fois plus de cas en Guadeloupe qu’en France hexagonale
En Guadeloupe, la prévalence du diabète de type 2 est presque deux fois plus élevée qu’en Hexagone, atteignant 11,27 % en 2022, contre 6,3 % outre-Atlantique.
En revanche, pour le diabète de type 1, le taux d’incidence chez les enfants de moins de 15 ans figure parmi les plus faibles.
Si le diabète touche généralement davantage les hommes que les femmes, la tendance s’inverse en Guadeloupe : 59 % des cas concernent des femmes, contre 41 % des hommes.
Les complications graves liées au diabète aggravent également le bilan. Les hospitalisations pour amputations des membres inférieurs, pour accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou pour insuffisance rénale chronique terminale sont plus fréquentes dans l'archipel.
Le Déjeuner Diab'éthique est à voir en intégralité sur le site internet de Guadeloupe La 1ère, en cliquant ici.