Romuald Gorol a perdu sa jambe dans un accident de moto en 2003. Voilà plus de 20 ans qu'il n'a tout simplement pas couru.
Ce vendredi 24 mai, c'est avec émotion et un peu d'appréhension qu'il s'est retrouvé sur la piste du stade du Moule afin de tester pour la première fois, une lame de course.
Un moment particulier pour lui... Au début, les mouvements sont un peu hésitants. L'ancien motard redoute la chute... Mais, à ses côtés, des orthoprothésistes sont présents pour l'accompagner.
Il va vraiment falloir s'adapter par rapport à leur prothèse de tous les jours. Le ressenti va être différent avec cet énorme rebond que va apporter la lame de course.
Nora Bourdais, orthoprothésiste
Huit patients de la clinique Les Nouvelles Eaux Marines au Moule ont ainsi participé à cette matinée de test de lames de course.
L'une des activités de l'établissement de santé est, en effet, la rééducation fonctionnelle de personnes amputées. Et pour la première fois depuis son accident, Romuald a pu courir un 400 mètres. Un pur bonheur... Et Romuald de se souvenir de ses années collège, des cours d'éducation physique autour de la piste. Il le confie, il a terminé ce tour de piste au mental. Il en est persuadé, la volonté mais aussi l'amour des siens permettent d'avancer.
Mais attention, ces lames de course nécessitent un temps d'adaptation. Les sensations ne sont pas les mêmes qu'avec une prothèse classique. Et le rebond peut surprendre.
Avec la lame de sport, on est beaucoup plus haut que par rapport à sa prothèse de marche habituelle. Du coup, on doit s'équilibrer à nouveau au niveau du bassin. Ensuite, il faut récupérer la restitution de la lame en carbone qui a une déformation beaucoup plus importante. Donc, il faut, en fait, que le patient s'habitue à avoir une déformation quand il passe le pas pour la course. Après, ça va tout seul.
Dorothée Bureau, spécialiste de médecine physique et de réadaptation
Pour les personnes en situation de handicap qui veulent pratiquer un sport, il est important de bien choisir sa lame.
Ce dispositif coûte entre 4 000 et 8 000 euros, non remboursés par la Sécurité sociale.
Pour eux, revenir dans un stade reste un investissement personnel et financier.