Voici une idée de site à visiter dans l’archipel guadeloupéen, par exemple durant les vacances scolaires à venir : le Jardin botanique du Désert, à La Désirade. L’endroit est désormais reconnu à l’échelle nationale, puisqu’il a obtenu, début décembre 2024, le label "Jardin remarquable". Cette distinction, qui valorise la qualité du concept proposé pour une durée de 5 ans renouvelable, a été attribuée par le ministère de la Culture, sur proposition de la préfecture de la Guadeloupe et de la Direction des affaires culturelles (DAC).
Une promenade enchanteresse au cœur d’un sanctuaire
Le Jardin botanique du Désert est récent ; il est ouvert au public depuis 2016. Des visites guidées y sont proposées, pour un plein de découvertes.
Le site, voisin du collège Maryse Condé, dans les hauteurs de Beauséjour, offre une vue panoramique sur l’océan Atlantique.
Il couvre, pour l’heure, 7000 m2 et est voué à s’étendre sur une concession de 4000 m2 mise à disposition par la mairie de La Désirade, via une convention trentenaire renouvelable.
L’association Cactophiles des Antilles, qui gère cet espace, a pour activité principale la sauvegarde et la réintroduction de Cactus Melocactus Intortus, dis "Tête à l’Anglais", un pan du patrimoine végétal local.
De cette volonté première est né un jardin de cactées et de plantes succulentes, ainsi qu’une pépinière de reproduction de Melocactus Intortus endémiques.
Un tel site est unique dans la Caraïbe.
Le Melocactus Intortus ressemble au chapeau haut-de-forme des Anglais ; ça a été pour eux une assimilation désastreuse, parce qu’on les a pris pour cibles, à l’époque, pour s’entraîner au fusil. Donc le jardin a été créé, prioritairement pour lui servir de sanctuaire, puisque c’est une espèce protégée, en voie de disparition. Il est victime des élevages de caprins, des ânes, qui les mangent, mais aussi des collectionneurs.
Aline Nirin-Lindemann, présidente de l’association Cactophiles des Antilles
On recense, au Jardin botanique du Désert, plus de 800 spécimens différents. 50.000 cactées sont en terre sur place, sans compter les arbres, qui offrent un ombrage agréable aux promeneurs.
Un travail collaboratif de passionnés.
Cactophiles des Antilles, c’est d’abord l’idée d’une femme : Aline Nirin-Lindemann qui, épaulée de son époux, a permis à de nombreux bénévoles, venus de la Caraïbe et du monde, de contribuer à son œuvre. Un monde de passionnés, amoureux de biodiversité.
C’est avec une immense joie et une profonde gratitude que nous avons accueilli ce label "Jardin remarquable". Cette reconnaissance, prestigieuse (on en est conscients), est le fruit de 10 années de labeur et de passion. Mais ce n’est pas que le fruit de notre travail personnel, à mon époux et moi : nous tenons à remercier les 1000 bénévoles qui ont, au fil de cette décennie, offert leur temps, leur énergie et leurs compétences, pour faire de ce jardin la réalité d’aujourd’hui.
Aline Nirin-Lindemann, présidente de l’association Cactophiles des Antilles
À noter que deux autres parcs locaux bénéficient du renouvellement du label "Jardin remarquable" pour 7 ans : le Jardin botanique de Deshaies et le Jardin botanique de Valombreuse à Petit-Bourg.