D'emblée, Paris a pris des mesures, parmi lesquelles la fermeture des bars et les restaurants, à partir de samedi, chez nous.
Ce jeudi 24 septembre 2020, lors d'une conférence de presse, organisée à la salle "Camille Mortenol" de la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, le préfet de la région Guadeloupe, Alexandre Rochatte, la directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) de la Guadeloupe, Valérie Denux et le directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) de la Guadeloupe, Gérard Cotellon, ont :
- fait un point sur la situation sanitaire, dans l'archipel ;
- et complété la batterie de mesures déjà prises, pour lutter contre la propagation du virus.
COVID-19 : les chiffres
Les chiffres reflétant l'évolution de la Covid-19, dans l'archipel guadeloupéen, ont été présentés par Valérie Denux, directrice générale de l'ARS.Plus de 1000 cas supplémentaires sont recensés chaque semaine. Un nombre synonyme de "plateau élevé".
La Guadeloupe a atteint, selon les indicateurs, le niveau 6 maximal, avec un besoin de déprogrammation de l’activité des établissements de santé. Le territoire a besoin de plus de renforts. C'est ainsi que le service de santé des armées arrive le week-end prochain et sera opérationnel dès lundi.La Guyane sera, par ailleurs, en appui. Ce voisin de la zone sera en mesure de prendre 6 patients.C’est une vague lente mais submergeante.
Et des évacuations sanitaires stratégiques pourront aussi être décidées, vers l’Hexagone.
Trois personnes ont déjà bénéficié de cette mesure d'entre-aide, depuis le week-end dernier.
Par ailleurs, il est à noter, vue que la commorbidité est un facteur aggravant, dans les cas de mortalité, que la Guadeloupe compte 100000 personnes ayant des affections longue durée. La population locale est très fragile.
La prise en charge des patients
Ce volet a été abordé par Gérard Cotelon, le directeur du centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe.
- 100 patients contaminés par la Covid-19 sont actuellement hospitalisés, dont 27 en réanimation ;
- 32 lits de réanimation sont, pour l'heure, ouverts, spécifiquement pour la prise en charge des cas de coronavirus :
- 10 lits pris en charge supplémentaires seront proposés par le service opérationnel des armées ;
- Autre option, pour gagner des espaces supplémentaires : 8 lits peuvent être mis à disposition, au sein du service "anesthésie".
Quelles mesures de lutte contre la Covid-19 ?
Le classement, fait par le Ministère de la Santé et présenté, hier, est "logique", selon le Préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte.L’étape suivante, que les autorités veulent éviter à tout prix, est l’état d’urgence sanitaire. Celui-ci implique des conséquences bien plus fortes que celles en cours.
En détails, voici les mesures que doivent respecter les Guadeloupéens, selon les directives des services de l'Etat :Avant les décisions du gouvernement, nous étions en comité de suivi, avec les élus et ils étaient convergeants sur des mesures fortes.
- Pas plus de 10 personnes, dans l’espace public ;
- Fermeture des espaces de sports ;
- Privilégier le télétravail ;
- Fermeture des bars et restaurants, pendant 15 jours, à compter du vendredi 25 septembre, à minuit.
Une autre réunion programmée, avec les représentants de grandes et moyennes surfaces, dans le but de fluidifier la présence des publics, dans ces commerces. Des plages horaires pourraient être envisagées, pour réserver les sites aux personnes fragiles.
Par ailleurs :
- Concernant l'accès aux plages, aux abords de rivières et aux plans d’eau, il est interdit, de 11h30 à 14h30 (pause déjeuner) et entre 19h00 et 4h00, à partir du week-end prochain. Un travail est en cours, avec les municipalités, pour en préciser les modalités ;
- Pas de réunions et rassemblements, dans des lieux privés, mais ouverts au public (les invitations par voie de réseaux sociaux sont interdites) ;
- Retour de l'obligation de justifier de motifs impérieux, pour voyager vers Saint-Martin et la Martinique.
Ces 15 jours doivent être ceux d’une prise de conscience pour nos concitoyens. Nous devons faire baisser le nombre de cas, ces prochains jours, pour être en mesure de garder notre niveau d’activité économique. Les rassemblements familiaux ne sont pas interdits, mais je recommande fortement de ne pas le faire car, dans ce contexte, l’oubli des gestes barrières est fréquent. Des contrôles de police et de gendarmerie seront mis en place dès ce week-end.
Nous sommes à un point où nous devons tous considérer que nous sommes porteurs et que nous pouvons l’avoir très rapidement.
En revanche, à l'heure actuelle, aucune mesure supplémentaire n'est envisagée, quant à l'accueil des élèves, en milieu scolaire.