COVID-19 : les mesures préfectorales pour éviter, à tout prix, l'urgence sanitaire, en Guadeloupe

Le préfet de Guadeloupe a listé, ce jeudi matin, en conférence de presse, les nouvelles mesures à mettre en oeuvre localement, pour répondre à la situation d'alerte, face à la Covid-19. Objectif : inciter chacun à se mobiliser, pour faire reculer la maladie et éviter le stade "d'urgence sanitaire".
L'annonce, hier, du Ministre de la Santé, Olivier Véran, a fait l'effet d'un coup de tonnerre : du fait de la circulation sans cesse grandissante, de la Covid-19, la Guadeloupe a été classée "zone d'alerte maximale", tout comme la métropole d'Aix-Marseille.
D'emblée, Paris a pris des mesures, parmi lesquelles la fermeture des bars et les restaurants, à partir de samedi, chez nous.
Ce jeudi 24 septembre 2020, lors d'une conférence de presse, organisée à la salle "Camille Mortenol" de la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, le préfet de la région Guadeloupe, Alexandre Rochatte, la directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) de la Guadeloupe, Valérie Denux et le directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) de la Guadeloupe, Gérard Cotellon, ont :
  • fait un point sur la situation sanitaire, dans l'archipel ;
  • et complété la batterie de mesures déjà prises, pour lutter contre la propagation du virus.
Une conférence de presse que nous vous invitons à suivre ici, grâce aux moyens techniques de Jean-Marie Mavounzy et Jean-Marie Firpion :


COVID-19 : les chiffres

Les chiffres reflétant l'évolution de la Covid-19, dans l'archipel guadeloupéen, ont été présentés par Valérie Denux, directrice générale de l'ARS.
Plus de 1000 cas supplémentaires sont recensés chaque semaine. Un nombre synonyme de "plateau élevé".

 C’est une vague lente mais submergeante.

Valérie Denux, directrice de l'ARS.

La Guadeloupe a atteint, selon les indicateurs, le niveau 6 maximal, avec un besoin de déprogrammation de l’activité des établissements de santé. Le territoire a besoin de plus de renforts. C'est ainsi que le service de santé des armées arrive le week-end prochain et sera opérationnel dès lundi.La Guyane sera, par ailleurs, en appui. Ce voisin de la zone sera en mesure de prendre 6 patients.
Et des évacuations sanitaires stratégiques pourront aussi être décidées, vers l’Hexagone. 
Trois personnes ont déjà bénéficié de cette mesure d'entre-aide, depuis le week-end dernier.

Par ailleurs, il est à noter, vue que la commorbidité est un facteur aggravant, dans les cas de mortalité, que la Guadeloupe compte 100000 personnes ayant des affections longue durée. La population locale est très fragile.


La prise en charge des patients

Ce volet a été abordé par Gérard Cotelon, le directeur du centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe.
Gérard Cotellon, directeur du CHU et Alexandre Rochatte, préfet de Guadeloupe
  • 100 patients contaminés par la Covid-19 sont actuellement hospitalisés, dont 27 en réanimation ;
  • 32 lits de réanimation sont, pour l'heure, ouverts, spécifiquement pour la prise en charge des cas de coronavirus :
  • 10 lits pris en charge supplémentaires seront proposés par le service opérationnel des armées ;
  • Autre option, pour gagner des espaces supplémentaires : 8 lits peuvent être mis à disposition, au sein du service "anesthésie".
Parmi les impacts de l'actuelle pandémie, sur les activités hospitalières : l'ensemble des activités de chirurgie sont déprogrammées. Les patients atteints de cancer, dont la situation est urgente, seront pris en charge par le Centre hospitalier de Basse-Terre (CHBT) et la clinique "Les Eaux Claires".


Quelles mesures de lutte contre la Covid-19 ?

Le classement, fait par le Ministère de la Santé et présenté, hier, est "logique", selon le Préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte.
L’étape suivante, que les autorités veulent éviter à tout prix, est l’état d’urgence sanitaire. Celui-ci implique des conséquences bien plus fortes que celles en cours.

Avant les décisions du gouvernement, nous étions en comité de suivi, avec les élus et ils étaient convergeants sur des mesures fortes.

Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe

En détails, voici les mesures que doivent respecter les Guadeloupéens, selon les directives des services de l'Etat :
  • Pas plus de 10 personnes, dans l’espace public ;
  • Fermeture des espaces de sports ;
  • Privilégier le télétravail ;
  • Fermeture des bars et restaurants, pendant 15 jours, à compter du vendredi 25 septembre, à minuit.
Cette dernière mesure cible des lieux et activités, en particulier, car les gestes barrière, à la sortie, sont non respectés, selon le préfet. Des mesures économiques de soutien à ces établissements seront prises, a-t-il été assuré. Demain, une réunion est prévue avec ces professionnels de la restauration ainsi qu'avec les entreprises de nuit, pour une concertation sur l’accompagnement qui pourrait être mis en place.

Une autre réunion programmée, avec les représentants de grandes et moyennes surfaces, dans le but de fluidifier la présence des publics, dans ces commerces. Des plages horaires pourraient être envisagées, pour réserver les sites aux personnes fragiles.

Par ailleurs :
  • Concernant l'accès aux plages, aux abords de rivières et aux plans d’eau, il est interdit, de 11h30 à 14h30 (pause déjeuner) et entre 19h00 et 4h00, à partir du week-end prochain. Un travail est en cours, avec les municipalités, pour en préciser les modalités ;
  • Pas de réunions et rassemblements, dans des lieux privés, mais ouverts au public (les invitations par voie de réseaux sociaux sont interdites) ;
  • Retour de l'obligation de justifier de motifs impérieux, pour voyager vers Saint-Martin et la Martinique.
Pour ce qui concerne les lieux de culte. L'organisation des cérémonies sera le thème d'une rencontre, avec le Préfet. Les protocoles seront revus et, s'ils ne sont pas respectés, les célébrations devront être repoussées.

Ces 15 jours doivent être ceux d’une prise de conscience pour nos concitoyens. Nous devons faire baisser le nombre de cas, ces prochains jours, pour être en mesure de garder notre niveau d’activité économique. Les rassemblements familiaux ne sont pas interdits, mais je recommande fortement de ne pas le faire car, dans ce contexte, l’oubli des gestes barrières est fréquent. Des contrôles de police et de gendarmerie seront mis en place dès ce week-end.

Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe

 

Nous sommes à un point où nous devons tous considérer que nous sommes porteurs et que nous pouvons l’avoir très rapidement. 

Valérie Denux, directrice de l'ARS


En revanche, à l'heure actuelle, aucune mesure supplémentaire n'est envisagée, quant à l'accueil des élèves, en milieu scolaire.