Ce 21 avril, Valérie Denux, directrice de l'Agence régionale de Santé a dévoilé les chiffres des contaminations à la Covid-19. 747 nouveaux cas ont été recensés, 9 décès. Le préfet attend la fin de la semaine avant de prendre ou non des mesures supplémentaires. Le confinement reste une option.
La Guadeloupe retenait son souffle... La propagation de l’épidémie dans l'archipel a connu une nette accélération durant la semaine du 5 au 11 avril avec 506 nouveaux cas enregistrés. Le variant anglais représentant 97 % des cas détectés. Cette semaine, 747 nouveaux cas ont été enregistrés, du 12 au 18 avril, soit 13 669 cas de coronavirus recensés depuis le début de l'épidémie.
Une augmentation des cas, mais une situation stable, pour l'ARS
L'épidémie se poursuit, en Guadeloupe et les cas augmentent, à nouveau, cette semaine. Une hausse relative pour les autorités sanitaires. Ainsi, le variant anglais représente 96% des contaminations.
Mais "bonne nouvelle" pour l'ARS, le taux de positivité qui mesure le nombre de personnes positives à la Covid-19 / nombre de tests réalisés sur une semaine (Deux seuils sont fixés, un seuil de vigilance à 5 % et un seuil d’alerte à 10 %) est en baisse. De 11,5% la semaine précédente, il est de 11% pour la semaine du 12 au 18 avril.
Le taux d'incidence est lui de 198,2 pour 100 000 habitants, au dessus du seuil d'alerte.
Autre information importante de cette conférence de presse, 9 nouveaux clusters ont été décelés, 1 en crèche, 2 en milieu de santé, 3 dans le milieu professionnel, 2 rassemblements et un dans le cadre familial. Ces foyers de contamination ont occasionné 91 cas de Covid-19.
La pression hospitalière reste forte. Les directeurs du centre hospitalier universitaire et du centre hospitalier de Basse-Terre, ont fait part de leur inquiétude, lors du comité des élus. Ce dimanche 18 avril, 23 patients étaient hospitalisés en réanimation. Un chiffre passé à 24, ce mercredi 21 avril. Le service de médecine compte actuellement 98 patients.
Et malheureusement, 9 nouveaux patients sont décédés. 5 étaient en médecine, 4 en réanimation. La moyenne d'âge de ces 5 femmes et 4 hommes qui ont perdu la vie suite à leur contamination à la Covid-19 était de 69 ans.
La vaccination "levier de lutte" progresse bien, selon Valérie Denux. 42 268 injections ont été réalisées : 40 501 avec le vaccin Pfizer, 1767 avec l'Astra Zenaca.
Deux cas du variant indien en Guadeloupe au mois de mars
Valérie Denux a tenu à apporter une précision. Il y a bien eu 2 cas du variant indien en Guadeloupe. Des cas détectés au mois de mars. Quatre personnes en transit en Guadeloupe, arrivées d'Inde et devant rejoindre la République dominicaine. Placés à l'isolement, les deux personnes contaminées ont pu quitter le département. Il n'y a pas eu de cas autour d'eux, a précisé la directrice de l'Agence régionale de santé. La confirmation du variant indien est intervenu durant la semaine du 5 au 11 avril.
Après le variant "brésilien" du coronavirus, le variant "indien" suscite à son tour l'inquiétude, au vu de ses caractéristiques et de la rapide dégradation de la situation sanitaire en Inde, mais rien ne prouve pour l'instant qu'il soit plus contagieux ou qu'il rende les vaccins moins efficaces.
Ce variant, appelé par le nom de sa lignée, B.1.617, a été détecté dans l'ouest de l'Inde en octobre. Il est qualifié de "double mutant" parce qu'il est notamment porteur de deux mutations préoccupantes du virus Sars-CoV-2.
La première, E484Q, est proche de celle déjà observée sur les variants sud-africain et brésilien (E484K), soupçonnée d'entraîner une moindre efficacité de la vaccination et un risque accru de réinfection. La seconde, L452R, est également présente dans un variant repéré en Californie, et pourrait être capable d'entraîner une augmentation de la transmission.
"La mutation 484 peut être en partie responsable d'un échec immunitaire, mais en sachant qu'elle seule n'est pas suffisante. Il faut qu'elle soit éventuellement associée à d'autres mutations que l'on ne voit pas dans ce variant indien", a souligné mercredi le virologue Bruno Lina sur la radio France Inter.
L'autre inquiétude est qu'il s'agisse d'un variant plus contagieux, qui facilite donc une augmentation du nombre de contaminations, à l'heure où de nombreux pays tentent de juguler une deuxième ou une troisième vague de l'épidémie.
La situation de l'Inde, confrontée à une explosion des contaminations et des décès alors qu'elle avait jusqu'à récemment réussi à minimiser l'impact de la pandémie, inquiète de nombreux pays.
80 tests salivaires déjà pratiqués parmi les élèves, tous négatifs
Du côté de l'Education nationale, de nouvelles contaminations ont également été enregistrés. 65 cas sont recensés : 45% dans le premier degré, 65% dans le second.
Christine Gangloff-Ziegler a indiqué que 80 tests salivaires ont déjà été effectués, sur des élèves de primaire. Tous se sont révélés négatifs. L'objectif est d'atteindre 450 tests d'ici la fin de la semaine.
Dès ce samedi 24 avril, les personnels de l'Education nationale et de la Petite enfance, ATSEM (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) les gendarmes, policiers, surveillants pénitentiaires, pourront se faire vacciner.
D'ailleurs, un vaccinodrome ouvrira ses portes à l'aéroport, ce samedi.
Le préfet s'est contenté de cette "stabilisation cette semaine", insistant sur le fait que les mesures prises en mises en vigueur, en fin de semaine dernière et ce lundi 19 avril, ne pouvaient encore influer pleinement sur les contaminations. Mais, il l'a encore martelé, si la courbe ne s'infléchit pas, "il y aura des décisions importantes à prendre pour la Guadeloupe".
Ce samedi 24, un nouveau comité des élus aura lieu, afin de décider ou non de mesures supplémentaires, en cas d'augmentation des cas. "On doit être capables de passer cette vague ensemble" s'est-il exprimé.
Quelques heures plus tôt, les maires avaient fait des propositions afin de freiner l'épidémie. A savoir, le renforcement de la vaccination, les mesures dans les lieux de culte. Une mesure déja en vigueur. Ainsi que la nécessité de travailler sur les veillées et cérémonies funéraires.
Le rappel des mesures en vigueur
Le préfet de région a donc décidé, en lien avec les membres du comité des élus réunis le mercredi 14 avril, de mettre en place des mesures restrictives supplémentaires. Cette semaine, il n'a pas annoncé de mesures restrictives en plus.
La mesure la plus importante reste le couvre-feu à 19 heures.
Les restaurants sont directement impactés car eux aussi sont sous le coup de cette mesure. Alexandre Rochatte a par ailleurs déclaré que les restaurateurs ne respectant pas cette mesure risquent la fermeture administrative de leur établissement. Avec comme conséquence l'impossibilité de prétendre aux aides de l'Etat.
Des contrôles ciblés sont également régulièrement réalisés par les forces de sécurité intérieure au sein des restaurants et des centres commerciaux pour vérifier l’application stricte des protocoles en vigueur pour ces catégories d’établissements.
Cinémas, théâtres et musées ferment leurs portes, pour trois semaines. Les galeries marchandes voient leur jauge baisser, ainsi que les lieux de culte. Les compétitions et entraînements sportifs sont interdits, pour la même période.
Autre décision essentielle, la mise en place de la demi-jauge, dans les collèges et lycées de Guadeloupe, depuis le 19 avril.
Les passagers arrivant de la Guyane, doivent depuis le 19 avril, être dépistés par test antigénique. Ils doivent également respecter un isolement de 10 jours, avec attestation sur l'honneur, s'engageant à respecter les mesures. Ils devront également fournir l'adresse de leur lieu d'hébergement.
Des contrôles seront effectués, a prévenu le préfet.
La fin de semaine sera donc décisive. Le confinement tant redouté par certains et demandé par d'autres n'est toujours pas exclu.
A r(e) voir le point presse Covid-19 de la préfecture. Valérie Denux, directrice de l'Agence régionale de Santé et Christine Gangloff-Ziegler, rectrice d'académie étaient aux côtés d'Alexandre Rochatte, préfet de Région :