Don d’organes : favorable ou non, il faut le dire à ses proches

Bloc opératoire (illustration)
200 patients Guadeloupéens sont inscrits sur la liste des personnes en attente d’une greffe. Leur salut dépend d’un don d’organe. Il appartient à chacun de donner son avis, à ce sujet. Pour ou contre, il s’agit d’en informer ses proches, afin qu’ils s’en fassent le relai, auprès des médecins, en cas de décès.

La Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, le 17 octobre, est l’occasion de se rappeler que chaque personne a le pouvoir de sauver une (ou plusieurs) vie(s), en faisant don d’un (ou plusieurs) de ses organes.

Pour que notre point de vue soit connu, sur cette question, il faut en parler avec nos proches, afin qu’ils sachent s’ils peuvent donner leur accord ou non, si cela s’avère nécessaire.
Le fait est que toute personne qui décède est potentiellement donneuse ; son éventuel refus de prélèvement d’organe doit nécessairement être notifié, de son vivant.
Les familles endeuillées préfèrent refuser le don, par méconnaissance de l’opinion du défunt ; pour ou contre. Or, si 80% des personnes sont favorables à ce don de vie, seules 47% ont informé leurs parents.
Pour les équipes médicales, faire la demande en l’absence de directive du donneur, équivaut aussi à infliger une double peine aux familles.

Vous vous rendez compte : quand on a une personne qui passe en état de mort encéphalique, en réanimation, on informe les proches du décès et, aussitôt après, on aborde la question du don d’organe. Donc, c’est rajouter une peine supplémentaire.

Roland Lawson, médecin, responsable de la coordination hospitalière du prélèvement d’organes et tissus au CHU.

En Guadeloupe, près de 200 personnes sont en attente d’une greffe. Ce sont autant de patients qui vivent dans l’angoisse, sachant que chaque jour qui passe dans l’espoir d’un don est une perte de chance. Chaque jour, des personnes meurent faute d'avoir pu être transplantées à temps, alors que la médecine aurait été en mesure de les sauver, grâce à un don.
Dans l’archipel, depuis le début de l’année 2023, le taux de refus est de 53,3%.

La population a peur d’en parler, a peur de parler de la mort. C’est la raison pour laquelle il faut vraiment insister, afin que tout un chacun puisse mettre en place ce débat dans les familles. Il faut absolument démocratiser ce sujet.

Roland Lawson, médecin, responsable de la coordination hospitalière du prélèvement d’organes et tissus au CHU.

La liste d’attente existante, aux Antilles-Guyane, concerne uniquement des besoins de reins.

En France, le don d'organes et de tissus est régi par les lois de bioéthique. Une pratique bien encadrée.

Les trois grands principes de la loi relative à la bioéthique médicale sont : toute personne n’ayant pas fait connaître de son vivant son opposition à un tel don est présumé consentante par défaut, le don est anonyme donc en aucun cas la famille du donneur ne peut connaître l’identité du receveur et vice-versa et, enfin, tout cela se fait dans le respect de la dignité du corps humain.

Roland Lawson, médecin, responsable de la coordination hospitalière du prélèvement d’organes et tissus au CHU.

En amont de cette Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, les professionnels du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG) ont mené une campagne d’information, autour de cette thématique, du 9 au 17 octobre. Un hommage a été rendu aux familles de donneurs, notamment.