EDF PEI : le préfet de Guadeloupe "préoccupé" par le conflit en cours, alors que la CGTG annonce la remise en service de 2 moteurs

La DEETS à Jarry (Baie-Mahault), lieu des négociations entre les syndicats et la direction d'EDF PEI
Ce jeudi après-midi (19 septembre 2024), les discussions entre les syndicats et la direction d'EDF PEI seront déterminantes. Le préfet de région, Xavier Lefort, a fait part de son désir de voir aboutir les discussions. La CGTG, elle se dit déterminée. Le syndicat a, par communiqué, annoncé la remise en service de 2 groupes de la centrale.

Depuis quatre jours une grève oppose les agents d'EDF Production électrique insulaire (PEI) - qui produit près de 70% de l'électricité en Guadeloupe via une centrale diesel - à leur direction. 
En cause, "de persistantes situations non conformes au protocole de fin de conflit" signé en février 2023, après une grève de 61 jours, a rappelé le délégué syndical FE-CGTG, Nathanael Verin, dans le préavis de grève envoyé en août. 

Des négociations se tiennent actuellement sous la houlette de la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et de la solidarité (DEETS). Elles reprennent ce jeudi après-midi, à 14h30, ont annoncé les différentes parties. 

En attendant, la population subit des délestages tournants par tranche de quatre heures, voire plus, mis en place par EDF Archipel Guadeloupe, afin de faire face à l'arrêt de plusieurs moteurs de la centrale de la Pointe Jarry. 

Pour le préfet de région, Xavier Lefort, qui suit "minute par minute" ce dossier, "la situation a atteint un stade critique", a-t-il confié à Olivier Lancien. 

Je suis extrêmement préoccupé, extrêmement attentif. Je partage l'inquiétude, l'agacement, l'énervement de nos concitoyens en Guadeloupe et je voudrais les rassurer. 

Xavier Lefort, Préfet de la région Guadeloupe

Faisant référence à la grève de l'an dernier qui avait duré 61 jours, il a insisté sur la nécessité d'une sortie de crise rapide. 

On peut vivre avec des délestages de deux heures qui touchent un petit nombre d'abonnés. Là, on est dans une situation qui a trouvé, depuis hier soir, ses limites. 4 heures de délestage... Des délestages qui reprennent 2 heures après... On est pas dupes. On est tous concernés, moi le premier, par ce qu'il y a dans nos frigos. On sait qu'il y a un impact sur l'eau

Xavier Lefort

Le préfet de région a insisté sur le "sens des responsabilités de tous les acteurs" de ce conflit et espère, dès ce soir, une "baisse sensible des délestages".

Pour Xavier Lefort, les négociations commencées cet après-midi, doivent "aboutir". Il se réserve le droit d'agir : "en fonction de ce qu'il se passe, l'Etat prendra ses responsabilités". 

À écouter l'entretien intégral : 

Depuis le début du mouvement, le mécontentement d'une partie de la population se fait sentir. Plusieurs pétitions demandant l'arrêt des coupures d'électricité ont vu le jour. Certains habitants appellent même à porter plainte afin d'assurer la reprise du service. 

Conscients de l'impopularité de leur mouvement, les salariés affiliés à la Fédération de l'énergie de la CGTG ont, par voie de communiqué, annoncé faire un geste, tout en précisant que la rencontre de cet après-midi sera déterminante. 

Les négociations se poursuivent ce jour à la DEETS, à 14h30. En conséquence, les agents en grève, décident de la remise en service de 2 groupes et aviseront, en fonction de la posture de leur employeur, de la suite à donner.

Communiqué de la Fédération de l'Energie CGTG

Le syndicat a tout de même rappelé que le droit de grève est un droit constitutionnel et qu'ils "exigent l'application du protocole de fin de conflit signé le 17 février 2023". Les grévistes se disent déterminés et questionnent sur les lieux et les durées des délestages.  

S'agissant des lieux et des durées des délestages, la FE-CGTG précise à nouveau que seule la direction d'EDF-Archipel Guadeloupe (Etat-Major) décide des lieux de coupure. Ne dit-on pas que notre territoire est en surcapacité de moyens de production électrique ? La FE-CGT demande à EDF Archipel Guadeloupe une publication transparente des délestages tournants dans le cadre de la grève en cours.

CGTG