Emeutes en Nouvelle-Calédonie : selon Victorin Lurel, "le retrait du texte pour retrouver la voie du dialogue"

Des pompiers impuissants face aux flammes des incendies qui ravagent le centre-ville de Nouméa.
La violence est montée d’un cran en Nouvelle-Calédonie. Trois personnes ont été tuées dans une nouvelle nuit d’émeutes : le gendarme blessé par balle a succombé à ces blessures. Le président de la République Emmanuel Macron a convoqué un conseil d’urgence à l’Elysée et l'état d'urgence a été instauré dans le territoire. Cette situation sociale et politique en Nouvelle-Calédonie est donc au centre des débats. Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe persiste et signe : "le retrait du texte pour retrouver la voie du dialogue".

C'est une nouvelle journée de violence et d'incendies qui s'est déroulée à Nouméa. Ce mercredi, une épaisse fumée a recouvert Nouméa et le Grand Nouméa, de nombreux magasins ont brûlé la nuit dernière. Les rues sont désertes et certaines routes barrées par des voitures incendiées.

Pour rappel, avant le vote des députés sur une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes, l'archipel français du Pacifique sud est le théâtre depuis 24 heures d'altercations, de pillages de magasins, d'incendies de maisons et de tirs sur les forces de l'ordre.

La journée de mercredi a donc pris une tournure dramatique, en Nouvelle-Calédonie :

  • L'Elysée annonce l'état d'urgence.
  • Un gendarme grièvement blessé par balle est décédé cette nuit, selon une source de la gendarmerie.
  • Gabriel Attal proposera une date de rencontre des parties prenantes "dans les prochaines heures".
  • Au moins 130 personnes ont été interpellées pour la deuxième nuit d'émeutes, qui ont fait une soixantaine de blessés parmi les forces de l'ordre.
  • Les magasins ont été pris d'assaut depuis ce matin. De nombreuses stations-service ont fermé.
  • Le texte sur le dégel du corps électoral a été adopté à 351 voix pour et 153 contre.

Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe a réagit dans un communiqué de presse et il est formel : 

Le véritable état d'urgence est désormais d'éviter la guerre civile en faisant du retrait du projet de loi de réforme constitutionnelle - qui prend aujourd'hui la forme d'un ultimatum - un préalable à une nécessaire reprise du dialogue entre les parties et à une reconstruction d'un destin commun.

Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe

Selon lui, "l'état d'urgence ne règlera pas la question politique, identitaire et d'indépendance".

On oublie une chose dans l'affaire : il y a eu des accords à Matignon et à Nouméa et il y a eu pendant 40 ans la paix et la concorde. On oublie que l'on est dans un processus de décolonisation. Or ce processus, depuis 7 ans, a été brutalisé avec un référendum boycotté par 57% de l'électorat.

Victorin Lurel, sénateur de Guadeloupe dans le JT de France Info datant du 15/05/2024