"Ce qu’on est en train de faire à Mayotte, c’est un peu le laboratoire" de "ce que nous devons encore faire pour la suite", a développé Emmanuel Macron lors d’un discours prononcé devant des agriculteurs ultramarins à l’Élysée, ce mercredi 26 février. "C’est-à-dire, pas simplement aider en urgence pour récupérer, mais se dire qu’on doit améliorer, on doit trouver des cultures plus résilientes", a-t-il souligné.
Devant son auditoire convié à l’occasion du Salon de l’agriculture, le chef de l'Etat a souligné que l’archipel de Mayotte était "dévasté" et que son agriculture était "lourdement frappée". Les équipes du Cirad (organisme français de recherche agronomique) prennent "toutes les précautions pour que les nouveaux intrants (apports à une parcelle, NDLR) soient plus résistants aux aléas, vierges de parasites, non invasifs", a expliqué le président de la République. Ces propos reflètent la volonté d’Emmanuel Macron de permettre la "diversification, innovation, modernisation" du secteur agricole dans les Outre-mer".
"C’est formidable d’avoir des territoires qui sont très forts dans la banane, dans le sucre", mais ces filières "beaucoup trop fortes" n’ont "pas permis de développer toute la diversification nécessaire". "On a des territoires qui importent les trois quarts de leur alimentation chaque jour, ça ne nous permet pas d’avancer", a-t-il encore pointé.
"Produire localement, c’est éviter beaucoup de frais, d’intermédiaires, c’est pourquoi on doit aller vers plus de diversification", a ajouté Emmanuel Macron.
Des émeutes avaient éclaté en Martinique en septembre et en octobre dans un contexte de mobilisation contre la cherté de la vie. Dans l'île, comme en Guadeloupe, les denrées alimentaires, largement importées, sont en moyenne 40 % plus chères que dans l’Hexagone.