Arrivée le 1er novembre à Fort-de-France pour trouver une sortie de crise au conflit en cours, la médiatrice nationale Danielle Toupillier a indiqué, lors d'une conférence de presse, avoir rencontré plus d'une centaine de personnes au cours de son séjour sur l'île, où la population "inquiète et fracturée" a été "particulièrement éprouvée par une 4e vague meurtrière".Selon les derniers chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS), 700 personnes sont décédées des suites du Covid-19 au CHU de Fort-de-France depuis le début de l'épidémie, et seuls 38,6 % des 12 ans et plus présentent un schéma vaccinal complet.
Six préconisations pour maintenir la prise en charge des patients
Épaulée par le virologue Emmanuel Gordien, et le directeur du travail à la préfecture Léandre Beauroy, la médiatrice nationale n'est pas parvenue à mettre en place la médiation, face à l'intersyndicale de la santé qui réclamait l'élargissement du cadre de sa mission au-delà de la seule fonction publique.
"Ma mission est terminée, même si nous ne sommes jamais rentrés formellement en médiation comme nous l'espérions", a déclaré vendredi Danielle Toupillier, dont la mission était prévue jusqu'au 12 novembre.
Dans un courrier adressé aux ministères de la Santé et des Outre-mer, la médiatrice nationale a toutefois formulé six préconisations afin de "maintenir la capacité de prise en charge des patients" au CHU de la Martinique, qui "craignent une dégradation des soins avec la division" qui règne entre les équipes hospitalières.
Une réponse des ministres de la Santé et des Outre-mer attendue prochainement
Parmi ces recommandations, la médiatrice propose un report de la date butoir concernant l'obligation vaccinale. Prévue initialement le 24 octobre, après une première dérogation, la première injection devra obligatoirement être effectuée le 6 décembre prochain.
La seconde dose, qui devait être obligatoire au 15 novembre sur l'île, serait quant à elle reportée au 31 décembre.
Pendant cette période, Danielle Toupillier recommande de maintenir la gratuité des tests PCR et antigéniques.
Enfin, "pour ceux qui ne souhaitent pas se faire vacciner, un dispositif de soutien et d'accompagnement au reclassement ou à la reconversion professionnelle est à prévoir", préconise la mission.
La réponse des ministres Olivier Véran et Sébastien Lecornu est attendue dans les jours prochains.