Une conférence a été organisée, ce mercredi 1er mars 2023, à la Faculté de droit et d’économie, à Fouillole, autour du "rapport des étudiants à la vaccination contre la Covid-19. Résultats d'une enquête sur le campus de Guadeloupe". Il s’agit d’une initiative d’étudiants en licence et master de la filière Sciences Politiques, qui ont œuvré sous le patronage du Centre d'analyse géopolitique et internationale (CAGI).
Ces jeunes ont mené une véritable enquête scientifique, sur la vaccination des étudiants des différentes facultés de Guadeloupe, en réalisant, entre le 15 septembre et le 1er octobre 2021, un vaste sondage auquel ont répondu 400 inscrits au sein du pôle local de l’Université des Antilles (UA).
Un an et demi après l’instauration de l’obligation vaccinale, le sujet fait toujours débat, au sein de la population guadeloupéenne. Entendre la voix des étudiants, les grandes tendances comme les positionnements individuels, a semblé important aux étudiants à l’origine de l’étude.
Nous étions en pleine crise Covid et la parole des étudiants n’était pas très entendue sur les médias. Nous nous sommes interrogés, en tant que laboratoire d’études sociales, sur le rapport des étudiants à la vaccination. Et, donc, nous avons pris le soin de mener cette enquête, à l’échelle du Pôle Guadeloupe.
Nicolas Parvin, doctorant en Sciences Politiques, co-directeur de l’enquête
Que retenir ?
Même vaccinés, les étudiants sont majoritairement opposés à l’instauration du pass vaccinal et de l’obligation vaccinale. C’est ce qui ressort de cette enquête.
En dépit d’une relative majorité d’étudiants vaccinés, il y a une forte opposition à la notion d’obligation vaccinale.
Nicolas Parvin, doctorant en Sciences Politiques, co-directeur de l’enquêt
"La liberté" est l’une des principales préoccupations des étudiants interrogés. Une motivation qui concerne tant les vaccinés que les non-vaccinés.
Pour ceux qui ne se font pas vacciner, c’est le choix, la liberté. Pour ceux qui se font vacciner, c’est le retour à une vie normale, le fait de pouvoir se déplacer à nouveau.
Océane George, étudiante en Master 2 Science Politique à l’UA
Des résultats contrastés
Dans le détail, concernant les personnes interrogées, précisons qu’il s’agissait majoritairement des femmes (70,4%), âgées pour la plupart de 18-21 ans (59%). Elles sont inscrites au sein des facultés Sciences juridiques et économiques (32,25%), Sciences exactes et naturelles (22,50%), de médecine (22,25%), à l’institut national supérieur du professoral et de l’éducation (10,25%), à l’UFR Sciences et techniques des activités physiques et sportives (7%) et à la faculté Roger Toumson (5,75%).
Plus de la moitié de l’échantillon d’étudiants consultés est vaccinée contre la Covid-19, soit 52,25%.
Mais 77,5% disent avoir été influencés dans leur choix. Ils voulaient être protégés, être libres de circuler et, pour 16,37%, ont confiance en la médecine.
Les bacheliers sont largement surreprésentés, parmi les vaccinés. Ces derniers ont principalement entre 18 et 21 ans.
Par ailleurs, ils sont 55,11% à se prononcer contre le pass sanitaire et 79,8% opposés à la vaccination obligatoire.
Ceux qui se sont dits favorables à la vaccination obligatoire estiment qu’il s’agit d’une "solution pour un retour à la vie normale". Ceux qui sont contre dénonce l’"entrave aux droits et libertés".
Enfin, une majorité d’étudiants (64,75%) avouent ne pas faire confiance aux autorités. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup ont choisi de refuser l’injection anti-Covid. Ils dénoncent une manipulation et le manque d’information.