Epiphanie : un jour pour les rois et pour les galettes

Ce premier dimanche de l'année était placé sous le signe de l'Epiphanie. Une fête qui est surtout, pour le plus grand nombre, le jour de la galette des Rois que les boulangers et les pâtissiers de Guadeloupe s'efforcent de plus en plus de faire avec des goûts bien de chez nous

Loin du récit biblique de Mages venus d'on ne sait où à la recherche d'une étoile dans le ciel et d'un roi aux destinées exceptionnelles, l'Epiphanie est, depuis longtemps devenue la fête de la galette des Rois et les rois, en la matière, ce sont d'abord les boulangers et les pâtissiers. Tous ont compris que c'est l'occasion pour eux de montrer leurs talents et leurs particularités. Surtout que la clientèle est exigente. Toujours à la recherche de l'exception, elle les oblige sans cesse à innover. 

Installé à Goyave, Jacques Zozo, maître-boulanger, n'hésite pas à s'écarter de la traditionnelle frangipane qui a toujours de fervents partisans, Cette année, il aurait même voulu tester un prototype qu'il a lui-même dénommé "la galette métisse". Probablement une synthèse de ses 35 années d'expérience.

A l'autre bout de la vie d'une galette, il y a donc les consommateurs. A la fois fidèles à la tradition et demandeurs de nouveaux goûts. Chez les Vincent à Prise d'Eau au Lamentin, c'est une coutume à laquelle personne ne songerait déroger. Même si, cette année, mesures barrières obligent, c'est en comité restreint qu'on a tiré les rois.

Chez les Vincent, on a ses propres habitudes. Le plus jeune va sous la table et énonce le nom de celui qui reçoit la part suivante jusqu'à ce que chacun soit servi. Et cette année, c'est Cassie qui est passée sous la table.

Mais on aura beau faire, à ce jeu-là, comme l'an dernier, et au grand regret de sa soeur jumelle, c'est encore Isaiah qui trouve la fève.

D'une année à l'autre, son royaume n'aura pas chancellé et son goût pour la galette non plus.

Parce qu'en fait, quels que soient les goûts nouveaux des galettes, tant qu'il y aura des fèves à trouver, il y aura encore des petits garçons et des petites filles, et même des plus âgés, qui rêveront d'être roi ou reine d'un jour que des gens savants appellent Epiphanie.