Pour son 50ème anniversaire, le syndicat de valorisation des déchets de Guadeloupe affiche une situation très préoccupante.
Depuis 2014, le Syvade est en perte de vitesse. Les communes de Terre de Haut, Terre de Bas, les communautés d’agglomération de la Riviera du Levant et du Nord Grande Terre ont quitté l’établissement public. Ce dernier traite désormais les déchets de 143 500 habitants contre 275 000 à son apogée. Or les partants ont laissé derrière eux une ardoise de 49 millions d’euros auxquels viennent s’ajouter 15 millions d’euros dus par les mauvais payeurs actuels, au premier rang desquels Cap Excellence.
Dominique Biras, le président du Syvade règne en maître et signe le moindre bon de commande. Une gouvernance trop fortement centralisée selon les magistrats, qui s’accommode pourtant d’un fonctionnement au-delà de toute logique.
Le Syvade ne respecte aucun des plans de prévention et de gestion des déchets adoptés par les collectivités locales majeures. A peine 3 % des déchets traités font l’objet d’une valorisation. Au plan national, on est à 24%.
Le Syvade privilégie l’enfouissement, plus de 84 % des déchets terminent plus ou moins compactés dans des alvéoles. La méthode a l’avantage d’être la moins chère, en théorie. La réalité est toute autre. Le coût net de traitement des déchets ménagers et assimilés est deux fois plus élevé au Syvade que sur le plan national : 94,50 euros contre 46,01.
De facto, les opérateurs qui travaillent sur le site de Grand-Camp ne respectent pas leurs obligations contractuelles. Des manquements qui normalement devraient être sanctionnées par des pénalités. Or bizarrement, le Syvade ne les a jamais réclamé.
Le rapport de la Chambre régionale des Comptes :