Face aux dissensions, le Conseil de transition en Haïti établit une présidence tournante

Les membres du Conseil présidentiel de transition haïtien : Fritz Alphonse Jean, Laurent Saint-Cyr, Frinel Joseph, Edgard Leblanc Fils, Régine Abraham, Emmanuel Vertilaire, Smith Augustin, Leslie Voltaire et Louis Gerald Gilles.
Le nouveau conseil de transition en Haïti a établi une présidence tournante, selon un décret consulté vendredi par l'AFP, une décision ayant pour objectif de mettre fin aux dissensions qui paralysent cet organe dirigeant.

"Compte tenu de la crise déclenchée au sein du conseil" après la nomination fin avril d'Edgard Leblanc Fils à sa tête, "et pour éviter tout dysfonctionnement", les membres ont adopté "par consensus (...) une "présidence tournante", indique le décret.

Chacun son tour... jusqu'en 2026

Edgard Leblanc Fils, un ancien président du Sénat, avait été choisi le 30 avril pour assurer la coordination de ce conseil, composé de neuf membres et qui a pour lourde tâche de tenter de rétablir l'ordre public dans un pays ravagé par les gangs. Mais depuis, le conseil est resté paralysé par des divisions internes et des controverses.
Au terme du nouvel accord, Edgard Leblanc Fils restera président du conseil jusqu'au 7 octobre.
Il sera ensuite remplacé par Smith Augustin (du 7 octobre au 7 mars 2025), Leslie Voltaire (du 7 mars 2025 au 7 août 2025) et Louis Gérald Gilles (du 7 août au 7 février 2026, date à laquelle le mandat de l'organe doit prendre fin au plus tard).

Vers la nomination d'un Premier ministre et d'un gouvernement

Le conseil s'est par ailleurs engagé à prendre ses décisions les plus importantes, telles que la nomination d'un Premier ministre et d'un gouvernement, avec une majorité de cinq voix sur sept, précise le décret.
La mise en place de cette instance a déjà été retardée de plusieurs semaines, en raison notamment de désaccords entre partis politiques, et avec le gouvernement sortant.

Haïti pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique. Fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques, disant vouloir renverser l'ex-Premier ministre contesté Ariel Henry.
Ce dernier a annoncé le 11 mars démissionner pour laisser la place à un conseil de transition.