Alors qu’elle était au stade de tempête tropicale, Fiona a tout emporté sur son passage, dans plusieurs quartiers du Sud Basse-Terre, dans la nuit du 16 au 17 septembre 2022. Outre des particuliers qui ont tout perdu, des entreprises ont aussi payé un lourd tribut à ce phénomène, dont les pluies ont gonflé et déchainé les eaux des rivières, notamment à Baillif.
C’est dans cette commune que siège la seule usine de carton des Antilles françaises, qui a été fortement endommagée.
Pourtant les équipes de la cartonnerie pensaient avoir tout prévu, en conditionnant et en bâchant leur stock de 3000 tonnes de papier, ainsi que les coûteuses machines de production. Ils craignaient surtout d’éventuelles infiltrations au niveau de la toiture de l’usine.
Mais c’est d’en bas qu’est venu le danger, quand l’enrochement et le mur de soutènement, qui séparent les infrastructures de la Rivière des Pères, ont cédé à la pression du torrent.
L’eau a ainsi envahi les 3500 mètres carré de l’usine et a fait son œuvre dévastatrice.
Au lendemain du drame, la boue et quelques troncs ont pris possession des lieux.
Le directeur de "Klingele Cartonnerie des Antilles", Christophe Palcy, parle de plusieurs dizaines de millions d’euros de pertes, pour son entreprise.
Ses clients, qui se comptent parmi les agriculteurs, les exportateurs ou encore les commerçants qui transportent leurs marchandises dans des cartons, en Guadeloupe et en Martinique, seront aussi un temps laissés pour compte. Ce, en attendant que des partenaires européens répondent à la demande, dans un délai forcément plus long.
La cartonnerie installée à Baillif emploie 36 salariés.