L'INRAP mène, depuis septembre 2020, une fouille archéologique à Petit-Pérou, aux Abymes, sur un site qui doit accueillir un lotissement. Des vestiges des époques précolombienne et coloniale y ont été découverts, dont 113 sépultures. Une "découverte exceptionnelle", selon les spécialistes.
C'est une importante découverte qu'ont fait les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), à la section Petit-Pérou des Abymes. Un terrain qui doit accueillir un lotissement s'est révélé être un site précolombien, où vestiges d'habitat et sépultures ont été mis à jour.
Les chercheurs ont débuté leur fouille, en septembre 2020, sur prescription du service régional de l'archéologie de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la Guadeloupe.
L'INRAP a communiqué, ce mardi 27 avril 2021, sur ce chantier :
[✨ #Actu] L'Inrap mène actuellement une fouille aux Abymes, en Guadeloupe, qui permet de révéler la présence de vestiges des époques précolombienne et coloniale, dont une centaine de sépultures sur une vaste étendue.
— Inrap (@Inrap) April 27, 2021
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113 sépultures précolombiennes
Les archéologues, qui ont découvert 113 inhumations au total, évoquent "une concentration inédite de sépultures précolombiennes", en ce lieu. Autant de tombes en un même lieu est en effet une première, en Guadeloupe.
Des corps d'adultes et d'enfants ont été disposés là, sur le dos, assis, ou sur le côté, repliés sur eux-mêmes.
Les chercheurs estiment à l'âge céramique (ou période du Néoindien récent) l'époque de leur présence sur ces terres, soit entre le XIe et le XIIe siècle.
Un lieu de vie précolombien
Le site de fouille est composé de plusieurs couches, en profondeur, dont chacune correspond à une phase d'occupation, avant l'arrivée dans l'archipel de Christophe Colomb, en 1492.
D'anciennes fosses ont été révélées, des trous de poteaux également. Ils témoignent de la présence, jadis, sur place, d'un imposant lieu de vie, composé de plusieurs habitats ; un village, peut-être, dont on ne sait pas s'il date d'avant, d'après ou de la même époque que la nécropole.
Par ailleurs, des vestiges de poteries, d'outils, ou encore de restes de consommation ont été décelés, dans les couches de terre amoncelée.
Des témoignages du passé
Pour les chercheurs, cette découverte n'est que le début d'un long travail. Le but est de comprendre les habitudes de vie de ces populations, notamment leurs liens avec la mort.
Une longue étude des vestiges trouvés doit donc commencer : il s'agit de dater les restes humains, de déterminer les liens de parenté entre les individus et la manière dont la vie s'organisait, à l'époque.
Une habitation sucrière de l'époque coloniale
Les siècles se suivent et apportent leur lot de changements.
A l'Ouest du site précolombien, sur la même parcelle, l'INRAP a aussi découvert les vestiges d'une habitation coloniale. Il pourrait s'agir de l'exploitation sucrière "L'Espérance", ou "Mamiel", qui remonte aux XVIIIe et XIXe siècles.
Que restera-t-il, dans des centaines d'années, du futur lotissement qui sera construit sur cette terre d'histoire ?
Pour aller plus loin :
Consulter l'article que l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a consacré à cette découverte plurielle :
"Une centaine de sépultures précolombiennes découvertes aux abymes, en guadeloupe"