Gangs armés : Haïti demande une "assistance internationale" pour lutter contre l'insécurité

Une femme avec ses enfants à côté d'un tas d'ordures fumantes, à Port-au-Prince, symboles des conditions indignes de vie de la population locale.
La crise est plurielle, en Haïti. Mais outre la hausse des prix, dont ceux des carburants et l’épidémie de choléra, les autorités locales estiment qu’il est plus qu’urgent d’en finir avec l’insécurité instaurée par les gangs armés. Mais la police ne pouvant y faire face seule, le pays demande une aide internationale.

Depuis plusieurs mois, Haïti est confronté à une crise sécuritaire, alors que des bandes criminelles font la loi dans le pays, en particulier dans la périphérie de la capitale Port-au-Prince.
Face à ce fléau, le pays a demandé une "assistance internationale", estimant que la police locale ne peut le résoudre seule ; ce, par la voix de son ambassadeur aux Etats-Unis, Bocchit Edmond, qui s’est exprimé en marge de l'assemblée générale de l'Organisation des Etats américains (OEA), à Lima (Pérou).

De l'aide pour en finir avec les gangs armés

Je peux confirmer que nous avons demandé l'aide de nos partenaires internationaux. Il s'agit d'une question de sécurité que notre police nationale ne peut gérer seule (...).Si nous pouvons obtenir l'aide aujourd'hui, ce serait la meilleure décision. Le plus tôt possible, car nous ne pouvons plus attendre

Bocchit Edmond, ambassadeur d’Haïti aux Etats-Unis

Selon le diplomate, l'aide a été formellement demandée jeudi 6 octobre 2022 et Haïti attend "que la communauté internationale et les partenaires internationaux décident de la forme qu'elle prendra".

A Port-au-Prince, le Conseil des ministres avait adopté, jeudi, une résolution accordant mandat au premier ministre haïtien, Ariel Henry, pour "solliciter et obtenir des partenaires internationaux d'Haiti un support effectif par le déploiement immédiat d'une force spécialisée armée, en quantité suffisante, pour stopper, sur toute l'étendue du territoire, la crise humanitaire causée, entre autres, par l'insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et de leurs commanditaires".

Cet arrêté a été publié au journal officiel de la république haïtienne le lendemain, vendredi.

Une option suggérée par l’OEA

Jeudi, le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, avait indiqué dans un tweet qu'Haïti devait demander une "aide urgente" à la communauté internationale "pour résoudre la crise sécuritaire", et qu'il l'avait dit lors d'une réunion avec les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, Antony Blinken, du Canada, Mélanie Joly, et d'Haïti, Jean Victor Geneus.

Depuis qu'Haïti a annoncé, en septembre dernier, une hausse du prix de l'essence, le pays a connu des émeutes, des pillages et des manifestations.

Depuis des années, les forces de police haïtiennes sont débordées, avec environ 10.000 agents pour tout le pays.

Une tragédie humaine se prépare. Nous devons également faire face à une résurgence du problème du choléra

Bocchit Edmond, ambassadeur d’Haïti aux Etats-Unis

Or, avec la crise du carburant "les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner, les enfants ne peuvent pas aller à l'école (...) C'est un problème humanitaire", souligne le diplomate.

Antony Blinken a indiqué, jeudi, sur Twitter, qu'il avait rencontré à Lima le chef de la diplomatie haïtienne et l'avait assuré du "soutien indéfectible" des Etats-Unis.

Nous restons engagés à aider Haïti à rétablir la sécurité et l'ordre démocratique, afin que tous les Haïtiens aient un meilleur avenir.

Antony Blinken, secrétaire d'État américain