Glanage citoyen contre le gaspillage alimentaire au Lamentin

Ils étaient au rendez-vous très tôt, ce dimanche matin, munis de leurs leurs gants, bottes et chapeaux pour une récolte toute particulière. Plutôt que de jeter des dizaines de kilos d'ananas et d'aubergines, Richard Bonfils, agriculteur dans le nord Basse-Terre a pris le parti d'ouvrir ses champs afin que la population vienne cueillir les fruits et légumes non sélectionnés pour les étals. 

Premiers arrivés, premiers servis

Ce concept anti-gaspillage fait de plus en plus d'émules. Avec les prix qui explosent actuellement, beaucoup se tournent davantage vers la production locale. Ici, en plus de favoriser les fruits et légumes du terroir, les glaneurs bénéficient de prix défiant toute concurrence. Les produits proposés sont parfois plus petits ou légèrement abîmés, mais encore bons à consommer. 

Ce dimanche matin, plus d'une tonne d'ananas a été sauvée des poubelles, et plusieurs centaines de kilos d'aubergines ont trouvé preneurs.

Le champ d'ananas étant à plus d'un kilomètre de marche, Richard Bonfils a préféré mettre à disposition les fruits pour les acheteurs, ce dimanche. Mais les amateurs d'aubergines ont pu cueillir leurs légumes. 

Un moment qu'ils apprécient, explique satisfaite Mylène Loïal, chargée de développement de Glan'Market.

Les agriculteurs face à la sécheresse 

A l'origine de ce projet, la plateforme numérique collaborative pour limiter le gaspillage alimentaire aux Antilles-Guyane, Glan Market.

Pour les responsables de la start up, il était tout simplement impensable de laisser des ananas pourrir, les bras croisés.

Et, c'est un revenu supplémentaire pour l'exploitant agricole. D'autant plus que la profession fait face à une sécheresse, depuis quelques semaines. Pour Richard Bonfils, cette opération est un succès. Au-delà de l'anti-gaspillage, ce contact direct avec les clients est bénéfique, lui qui n'hésite pas à distiller conseils et informations sur ses produits.