À première vue, l'endroit semble bien entretenu. L'herbe y est régulièrement coupée et les automobilistes qui ne sont que de passage, pourraient n'en voir que cela.
Mais les riverains eux voient aussi ce qui se passe au-dessous. Et là, l'image est bien différente. Des amas de bouteilles et beaucoup d'autres immondices obstruent toute circulation de l'eau du Canal Matelot.
D'ailleurs ce qui se voit en aval provient d'un amont où les riverains eux-mêmes ont une part de responsabilité dans cette pollution du canal.
"C'est vraiment épouvantable et même jusqu'au Raizet, c'est infecte ! L'eau monte parce qu'il y a des trucs dedans, et vraiment, c'est délaissé totalement." "Ils auraient pu quand même nettoyer. Ils nettoient autour et pas à l'intérieur" "Il y aura beaucoup d'eaux qui vont dévaler ici...faudrait faire un entretien minimum"
Témoignages des riverains
Pas facile pour autant d'identifier les responsabilités en La matière. Pour les riverains c'est forcément la ville des Abymes qui aurait dû veiller à la salubrité des lieux. À la ville, on rappelle que cette responsabilité incombe à la Communauté d'Agglomération. Cap Excellence qui ne nie pas la part qui lui revient dans cet échafaudage administratif, rappelle cependant que ses interventions sont limitées aux seuls contours de ses responsabilités.
De fait, une cascade de responsabilités qui laisse le temps à la situation de pourrir au point de risquer à tout moment en cas de grandes pluies, de générer des inondations autour de ce canal.
De fait, la GEMAPI, la Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, dont le champ d'intervention est défini par le Code de l'environnement et qui participe à la nécessaire adaptation des territoires vis-à-vis du dérèglement climatique, prévoit aussi une réelle coordination entre tous les intervenants susceptibles d'avoir une part de responsabilité dans ces questions environnementales.
Elle suppose aussi que soient mis en œuvre des moyens de communication permanente avec les riverains pour les inciter à participer à la protection de leur environnement. En l'occurrence, préserver la salubrité de ce canal qui, après avoir traversé Vieux Bourg Abymes, Grand Camp et Raizet, finit sa course dans le Grand Cul-De-Sac Marin qui est une zone essentielle dans l'écosystème guadeloupéen.