Voilà une énième histoire qui aurait pu se résumer par l’expression "au mauvais endroit, au mauvais moment".
Joseph Bikao a 68 ans. Ce restaurateur a passé une bonne journée à la plage, dimanche 3 novembre 2024. Mais, vers 21h30, alors qu’il déposait un membre de sa famille à son domicile, à Grand-Camp, il a fait une mauvaise rencontre ; une rencontre dont il peine à se remettre.
Un automobiliste a embouti l’arrière de son véhicule. Joseph, tout naturellement, est donc sorti de sa voiture, pour constater les dégâts.
C’est alors, à sa grande surprise, qu’un déchaînement de violence s’est abattu sur lui. Celui qui a provoqué l’accident, un homme de 29 ans, condamné depuis en comparution immédiate, l’a roué de coups.
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La victime a dû être hospitalisée au Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG), durant quelques heures. Son état de santé justifiait une incapacité totale de travail (ITT) de huit jours.
Nous avons rencontré Joseph dans son établissement, à Rougeol (Petit-Bourg). Cinq jours après les faits, il reste très marqué. La condamnation de son agresseur, à de la prison ferme, n’est qu’une maigre consolation.
Une extrême violence gratuitement
La très violente agression de Joseph a duré plusieurs minutes.
L’individu, un homme qu’il dit "baraqué", en état d’ébriété, s’est littéralement acharné sur lui, jusqu’à l’arrivée de la police nationale.
Dans un premier temps, il n’a pas eu peur, jusqu’à ce qu’il voie l’homme fouiller dans sa sacoche. Il a craint de voir une arme en sortir. Ce geste le hante. Il est persuadé qu’il aurait pu perdre la vie dimanche.
Franchement, je me suis dit : "comment on va faire pour se sortir de là" (...). Il avait une sacoche à la poitrine. Il a cherché deux fois pour voir s’il trouvait quelque chose : une arme, un truc. S’il avait trouvé quelque chose, ça aurait été au-delà.
Joseph Bikao, victime d’une violente agression
Une policière a elle aussi été agressée par le même homme.
Joseph a été témoin de la scène. Il a aussi vu d’autres personnes prendre des coups, de la part du même énergumène. Sa conclusion est que les citoyens doivent pouvoir se défendre.
Ce système-là ne peut pas perdurer. C’est pour ça qu’on a autant de vies qui se perdent.
Joseph Bikao, victime d’une violente agression
Aujourd’hui, Jospeh se sent "de travers".
Je suis de travers dans tout ce que je fais : pour me lever, etc. Ça c’est physiquement ! Mais c’est cérébralement aussi : je n’arrive pas à me connecter (...). Il me faut du temps (...). J’ai reçu trop de coups.
Joseph Bikao, victime d’une violente agression
Cette victime aspire à "prendre le large" pour le reste de l’année, car trop éprouvée par cet évènement. Elle aspire à prendre soin de sa santé.
À ECOUTER/ Le témoignage de Jospeh Bikao :
Joseph a une pensée pour la policière qui a reçu, elle aussi, de nombreux coups de pied de l’individu.
Des policiers également agressés
Au moins deux policiers ont aussi fait les frais de l’excès de violence de l’agresseur de Joseph : une femme agent, sur place, lors de l’interpellation, puis un autre collègue, dans le cadre de la garde à vue.
Une telle situation est inacceptable, pour les syndicats de police.
Il faut clairement que ce genre d’acte soit sévèrement condamné.
Patrice Abdallah, secrétaire territorial du syndicat Un1té Police
Un1té déplore aussi le fait que l’agresseur, condamné à deux ans de prison, dont un an ferme, soit dehors, porteur d’un bracelet électronique. D’autant que les peines prononcées sont moindres que celles prévues par la loi.
Les forces de sécurité sont là pour assurer la sécurité des personnes et des biens. A partir du moment où nous, on est attaqués, c’est qu’il y a un réel problème ! Si les policiers ne sont pas en sécurité, qui est en sécurité ?!
Patrice Abdallah, secrétaire territorial du syndicat Un1té Police
Outre ce cas particulier, Patrice Abdallah confirme que des faits de violence, consécutifs à des accidents, sont de plus en plus récurrents en Guadeloupe.