Des bons d'achat d'une valeur totale de 100 euros offerts aux agents de Pointe-à-Pitre jugés illégaux par la préfecture

Quatre bons d'achat d'une valeur totale de 100 euros ont été offerts aux agents municipaux de Pointe-à-Pitre
L'affaire fait grand bruit chez les commerçants de Pointe-à-Pitre. Durant les fêtes de fin d’année, des bons d'achat d'une valeur totale de 100 euros ont été distribués à chaque agent de la ville pour soutenir le tissu économique pointois. Problème, cette mesure a été jugée illégale par le préfet de Guadeloupe qui a saisi le tribunal administratif.

L’histoire débute le 29 novembre dernier. Ce jour-là, le conseil municipal de Pointe-à-Pitre adopte à l’unanimité, moins trois abstentions, l’attribution à tous les agents de la ville au 1er décembre 2024 des bons d’achat d’une valeur totale de 100 euros.

Une mesure légale selon le maire...

Au cours des débats précédant le vote, le maire précise qu’il s’agit d’une démarche socio-économique, en faveur des commerçants pointois qui ont traversé des difficultés ainsi que les agents qui doivent faire face à une vie de plus en plus chère.

La rue Frebault, l'une des rues commerçantes de Pointe-à-Pitre

Harry Durimel précisera quelques minutes plus tard avoir obtenu au préalable l’assurance de l’Etat sur le risque juridique éventuel d’une telle mesure.

... illégale selon la préfecture

Le problème est que le service du contrôle de légalité de la Préfecture est loin de partager cet avis. Le 10 décembre, le préfet écrit à Harry Durimel et lui demande de retirer cette délibération au motif qu’elle est illégale.

Le maire de Pointe-à-Pitre passe outre. Les bons d’achat sont distribués aux agents de la ville qui les dépensent auprès des commerçants référencés.

L’affaire aurait pu en rester là, mais c’était sans compter sur Mario Varo, le secrétaire général de la CFTC des territoriaux rend public le courrier du préfet.

Mario Varo, le secrétaire général de la CFTC des territoriaux ©Eric Stimpfling - Guadeloupe la 1ère

Du côté des commerçants, c’est l’inquiétude qui prévaut désormais à l’image du président de l’union des services et commerces pointois. François Pellecuier ne sait toujours pas s’il sera un jour remboursé par la ville des 600 euros en bons d'achat qu'on lui a donné en paiement.

François Pellecuier, président de l’Union des Services et Commerces Pointois et adjoint au maire ©Eric Stimpfling - Guadeloupe la 1ère

Une interrogation largement partagée par Fadi Baddoul. Ce commerçant, également conseiller municipal, a, lui, accepté 92 bons pour une valeur totale de 2 300 euros.

Fadi Baddoul, commerçant et conseiller municipal ©Eric Stimpfling - Guadeloupe la 1ère

Contacté, Harry Durimel, le maire de Pointe-à-Pitre n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. À défaut, l’affaire fait désormais les choux gras de l’opposition municipale en la personne de Loïc Martol.

©Guadeloupe

Et l’affaire n’est pas près de s’arrêter. La préfecture a confirmé ce mercredi après-midi avoir déféré la délibération illégale devant le tribunal administratif de la Guadeloupe.