Filière canne-sucre-rhum : la CGTG dénonce une "vague de licenciements" par l’usine Gardel

Vue aérienne de l’usine sucrière de Gardel, au Moule.
L’usine Gardel licencie du personnel, en ce moment ; beaucoup, à en croire la CGTG, qui dénonce le fait que les salariés concernés sont, pour certains, en arrêt maladie. Leur absence désorganiserait le fonctionnement de l’unité sucrière.

L’usine sucrière de Gardel, au Moule, procéderait actuellement à des licenciements "à tour de bras", selon la Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe (CGTG). Une déléguée syndicale serait aussi concernée, indique l’organisation, qui dénonce une décision "abusive", car les salariés concernés sont en arrêt maladie.

 

Depuis que je suis en arrêt, je n’ai jamais été contactée par la direction, ne serait-ce que pour l’avancée de mes dossiers. Les seules nouvelles que j’ai eues d’eux, c’était pour un entretien préalable à un licenciement, auquel je ne me suis pas rendue, vue que mon médecin à considéré que je n’étais pas dans un état me permettant d’assister à ce genre d’entretien.

Lucile Régnier, déléguée syndicale CGTG-Gardel

 

La direction de l’unité sucrière reprocherait à ces salariés de désorganiser le fonctionnement de l’entreprise, par leur absence.
Les travailleurs concernés avaient alerté l’employeur et le Centre interprofessionnel de santé au travail (CIST), sur les conditions de travail difficiles.

 

Certains licenciements qui viennent d’être faits concernent des personnes qui étaient en situation de souffrance au travail. Ces situations sont inadmissibles (...). Notre absence est liée à une situation de burn out. Légalement, ils n’ont pas le droit de nous licencier pour maladie, donc la seule chose qu’ils peuvent avancer, c’est la désorganisation, puisqu’on n’a pas fait de faute, on n’a rien fait de préjudiciable. Donc, c’est vraiment la seule carte qu’ils peuvent jouer.

Lucile Régnier, déléguée syndicale CGTG-Gardel

 

La CGTG parle d’une "vague de licenciements" et d’une "vague d’avertissements", qui induisent un climat délétère sur le site de Gardel.

Contacté, le directeur de Gardel n’a pas souhaité faire de commentaire. Nicolas Philippot réfute, tout de même, ce terme de "vague de licenciements à l’usine".

 

Les parties sont convoquées à la Direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DEETS), cette semaine. Comme de rigueur, l’Inspection du travail mène une enquête ; il lui revient d’autoriser ou non les licenciements envisagés par Gardel.