C'est une page qui est bel et bien tournée... L'épilogue de cette affaire s'est joué ce samedi 27 avril sur le lieu où tout a débuté.
Ce dernier s'était dit "chamboulé" par la prestation de l'artiste sur le Fondal Ka, ce tambour, fabriqué par le tanbouyé et fabricant de ka, Alex Tel. Un "symbole" qui "représente tout le gwo ka", s'était-il exprimé.
Dans la foulée, Admiral T présentait ses excuses, par voie de communiqué, expliquant son geste et réaffirmant son respect pour le monde du ka.
... Lors de mon intervention au festival Pinky Bloom, je suis monté sur le KA pour interpréter un titre dédié aux femmes qui étaient célébrées, dans un élan de mettre en lumière ce symbole puissant de notre culture. Mon geste visait à braquer tous les projecteurs sur cet élément fondamental de notre patrimoine et contribuer à faire connaître son existence auprès du plus grand nombre. J'ai un profond respect pour le monde du KA et pour ma culture aussi d’ailleurs. Une estime qui, je l'espère, transparaît à travers ma musique et mes actions. Si mon geste a pu blesser certains d'entre vous, je tiens à exprimer mes sincères excuses. Mon intention était purement de célébrer et de valoriser notre culture, et non de porter atteinte à l'importance et à la dignité de nos traditions. Je reste dévoué à la promotion de notre culture guadeloupéenne et je continuerai à œuvrer pour que nos symboles culturels soient reconnus et honorés, tant ici qu'à l'international.
Admiral T
Depuis de nombreuses années, le chanteur s'est toujours posé en défenseur de la culture guadeloupéenne et caribéenne, à travers plusieurs chansons et prises de parole.
Dans un souci d'apaisement, après concertation avec le CIPN, le Comité International des Peuples Noirs, fondé par Luc Reinette, il s'est rendu, ce samedi, au village du Ka, à Duval, à Petit-Canal, "pour effectuer ensemble un acte symbolique fort qui fait appel à nos traditions ancestrales", précise un communiqué de presse commun.
Ainsi, après une procession à travers l'allée des maîtres ka, jusqu'à l'espace "Réconciliation", ils sont plusieurs à avoir échangé sur "la nécessaire entente entre tous les dépositaires d'une histoire commune marquée du sceau de l'esclavage et de la résistance".
Un dialogue suivi d'un arrêt au pied du Fondal Ka où chacun a pu exprimer "sa reconnaissance et son respect envers tous les tanbouyés".
Le communiqué fait également état d'une autre polémique issue du festival et réfute que les totems des maîtres ka aient été recouverts durant le festival.
Pour les deux parties, le but était l'apaisement, dans un esprit d'écoute et d'entente "entre Guadeloupéens" comme un "hymne à la fraternité".