"Ma conscience est tranquille" affirme Ary Chalus en fin de journée d'audience. Et pourtant cette seconde journée d’audience avait des allures de douche écossaise.
Tout commence ce matin avec la publication d’un article de notre confrère Blast intitulé « en Guadeloupe, le Parquet général vole au secours d’Ary Chalus » L’article faisant référence à une discussion tenue la veille, au cours de laquelle Eric Maurel, le procureur général, indiquait aux avocats qu’il n’allait certainement pas retenir la fameuse facture de 2018. Facture qui aurait obligatoirement entraîné l’inéligibilité du président de Région.
Un réquisitoire qui souffle le chaud et le froid
De quoi soulever quelques interrogations. Interrogations qu’Eric Maurel va prendre du temps à dissiper, en soufflant le chaud et le froid dans son réquisitoire.
Ainsi, il va reconnaître la piètre qualité de l’enquête d’initiative menée par les policiers. Des erreurs juridiques et procédurales ont été commises. Pour autant, les factures, les chèques et les déclarations très circonstanciées de Dominique Descombes, le mandataire financier d’Ary Chalus, suffisent selon lui à démontrer l’existence d’un autre compte de campagne, clandestin, financé par des versements d’entreprises, via l’alliance baie-mahaultienne. Des éléments que le candidat ne pouvait ignorer puisque c’est lui qui a collecté les fonds, soit quelque 250 000 euros.
Et Eric Maurel de requérir à l’encontre d’Ary Chalus 18 mois de prison avec sursis, 25 000 euros d’amende et la privation de ses droits civiques et civils pendant 2 ans, avec la possibilité d’y adjoindre l’inéligibilité.
Une accusation vide selon la défense
On ne condamne pas sur une probabilité lui a répondu Jean-Yves Leborgne. D’une voix grave aux accents gaulliens, l’avocat du président de Région a pendant 20 minutes tenté de démonter que toute l’accusation n’était qu’une hypothèse, une construction intellectuelle certes brillante mais vide.
La Cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 20 mai prochain à 8h30.